Chez la ministre des mines de la République démocratique du Congo, reçu en audience le mercredi 10 août dernier, le sous-secrétaire d’État américain chargé de l’économie et environnement, José Fernandez, a transmis la position de son pays qui s’oppose à la participation, des personnes frappées par des sanctions, au projet de fabrication des batteries électriques au Congo.
Pour José Fernandez, les USA sont très intéressés par le projet de fabrication des batteries électriques et veulent s’assurer que les personnes frappées par des sanctions ne participent pas à ce projet.
De son côté, Antoinette N’Samba kalambayi a expliqué que le projet de fabrication des batteries électriques est porté par le ministère de l’industrie, le ministère des mines intervient dans les minerais qui entrent dans la fabrication : entre autres le cobalt et le lithium.
Un centre de recherche et de formation sur les batteries électriques a été officiellement lancé au mois d’avril dernier à Lubumbashi, dans le sud-est minier de la République démocratique du Congo, où les autorités ont l’intention d’installer une usine dans ce secteur.
Quelque 60 experts universitaires venus d’Allemagne, du Cameroun, d’Afrique du Sud, de Zambie et ceux de RDC ont échangé pendant quatre jours en préalable à la création du «Centre africain d’excellence pour la recherche et l’innovation sur les batteries en RDC (CAEB)». Ce centre, ont expliqué ses initiateurs, aura pour mission, entre autres, de former les techniciens amenés à travailler dans l’usine de fabrication de batteries et, à terme, de voitures électriques «made in DRC», qui devrait être implantée à Lubumbashi d’ici une année.
Il aura aussi une mission de recherche en innovation technologique, a déclaré Jean-Luc Mastaki, chef du bureau sous-régional de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), basé à Yaoundé, l’un des organisateurs et facilitateurs du projet.
Les chinois aux aguets
Le projet de fabrication des batteries électriques en RDC avec l’installation d’une usine pilote à Lubumbashi dans le Haut-Katanga séduit à grand pas des géants dans cette industrie. Un mois après l’installation de cette usine précurseur, soit en mai, le ministre de l’industrie, Julien Paluku a échangé avec une délégation de la société Contemporary Amperex Technology Co. Limited (CATL), une entreprise technologique chinoise créée en 2011 et spécialisée dans la production des accumulateurs lithium-ion pour les véhicules électriques et les systèmes de stockage d’énergie, ainsi que les systèmes de contrôle des batteries d’accumulateurs.
Au cours des échanges avec la délégation chapotée par Lee Chang Dong, représentant du Président du Conseil d’administration de cette société numéro 1 mondial des productions des batteries électriques, le ministre Julien Paluku a expliqué à ses hôtes que la RDCongo dispose des gisements très importants des minerais qui interviennent dans la fabrication des véhicules et batteries électriques dont le lithium, le cobalt et le manganèse.
De ce fait, il a fait savoir que la protection des investisseurs intéressés par la RDC est l’une des priorités du gouvernement Sama Lukonde. Occasion pour lui de rassurer ainsi CATL déterminée de venir s’installer en RDC. Dans la foulée, les assurances du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi et du gouvernement congolais ont été saluées par les envoyés de cette entreprise chinoise spécialisée dans l’industrie des véhicules et batteries électriques.
En novembre 2021, lors d’un forum d’affaires (DRC-Africa Business Forum) tenu à Kinshasa, la RDC s’était positionnée comme la destination la plus compétitive du monde pour produire des batteries pour véhicules électriques. Le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, avait chiffré le coût d’installation d’une usine à 39 millions de dollars, soit deux à trois fois moins cher qu’aux Etats-Unis, en Chine ou en Pologne.
Le sous-sol de la RDC est riche en minerais de toutes sortes, notamment ceux recherchés pour la fabrication de batteries électriques tels que cobalt, cuivre ou lithium.
L’université de Lubumbashi a été choisie pour abriter le CAEB, qui fonctionnera à la rentrée académique prochaine. Les étudiants viendront de partout en RDC et d’Afrique