Un rapport accablant des experts des Nations-Unies (ONU), publié le mercredi 8 janvier 2025, a révélé que le groupe terroriste M23 a instauré un « ministère » dédié à l’exploitation minière dans les territoires qu’il contrôle en République démocratique du Congo. Cette entité illégale délivre des permis aux mineurs et aux commerçants tout en doublant les salaires des mineurs pour les inciter à poursuivre leurs activités extractives.
Le contrôle stratégique des ressources minières
Depuis avril 2024, avec l’appui des forces rwandaises, le M23 a pris possession de quelques entités congolaises et a mis en place des administrations locales pour superviser les mines et les routes commerciales. Le rapport onusien souligne que le groupe rebelle contrôle désormais l’une des plus grandes mines de coltan au monde à Rubaya, générant des millions de dollars en exportant les minéris via le Rwanda.
« En conséquence, le M23 contrôlait le commerce et le transport d’environ 120 tonnes de coltan par mois. En 2023 le Congo et le Rwanda ont extrait environ 1500 tonnes de tantale, extrait du coltan, ce qui représente environ 63 % de la production mondiale », note le rapport., note le rapport.
Une contamination des chaînes d’approvisionnement mondiales
Selon le rapport, le trafic de minerais depuis la région des Grands Lacs représente la principale contamination des chaînes d’approvisionnement mondiales. Les rebelles utilisent ces ressources pour financer leurs activités militaires, exacerbant ainsi l’instabilité dans la région.
En réaction, le gouvernement congolais a récemment intenté une action en justice contre Apple en Belgique et en France, accusant la multinationale d’avoir acheté des minerais rwandais issus du pillage en RDC. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de combattre le commerce illicite des ressources naturelles et de restaurer la souveraineté économique du pays.
Ce rapport de l’ONU met une fois de plus en lumière l’urgence d’une action internationale concertée pour démanteler les réseaux d’exploitation illégale et soutenir les efforts de la RDC pour mettre fin à la prédation de ses ressources naturelles.
Pierre Kabakika