« Ne pas confondre la forme avec le fond »
Dans une déclaration ferme publiée sur son compte X (anciennement Twitter) et consultée par Mines.cd, Melisa Amisi Sharufa, figure clé de la gouvernance stratégique en République démocratique du Congo (RDC), a appelé à la lucidité face aux propos directs du président américain Donald Trump concernant les relations bilatérales entre Kinshasa et Washington.
Sans remettre en cause la validité des accords signés entre le président congolais Félix Tshisekedi et les États-Unis, elle insiste sur la nécessité de distinguer le style de communication du fond des engagements pris, particulièrement dans le secteur minier.
« Le style de communication du président Trump, souvent direct et sans détours, peut parfois prêter à interprétation. Il convient toutefois de ne pas confondre la forme avec le fond », a-t-elle déclaré.
Cette sortie intervient dans un contexte marqué par des débats nourris autour des relations RDC–États-Unis, ravivés par la diffusion récente d’une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle le ton franc du locataire de la Maison Blanche alimente diverses interprétations.
Des engagements concrets déjà matérialisés
Pour Melisa Amisi Sharufa, les accords conclus avec les partenaires américains « ne remettent nullement en cause leur portée ni leur validité ». Elle cite, à titre d’exemple, l’investissement majeur de KoBold Metals, entreprise américaine spécialisée dans l’exploration de métaux critiques nécessaires à la transition énergétique mondiale.
« L’ensemble des obligations légales et financières a été respecté pour l’accès aux titres miniers », souligne-t-elle.
Cet investissement, parmi les plus significatifs enregistrés récemment dans le secteur, ouvre des perspectives concrètes pour la RDC, notamment :
La création de milliers d’emplois pour les Congolais dans l’exploration et l’exploitation minières ;
L’augmentation des recettes fiscales, à travers le paiement intégral des impôts dus à l’État ;
Le renforcement de la stabilité du secteur, en améliorant l’attractivité du climat minier pour les investisseurs internationaux.
D’autres projets d’envergure seraient également en préparation, visant des ressources stratégiques telles que le cobalt, le cuivre et les terres rares — des minerais essentiels pour la RDC, premier producteur mondial de cobalt.
Un appel à la responsabilité et à l’unité nationale
Au-delà du partenariat avec les États-Unis, Melisa Amisi Sharufa met en garde contre les risques liés à la désinformation et aux surenchères narratives dans un secteur souvent exposé aux rumeurs et aux spéculations.
Elle appelle à faire preuve de :
« lucidité, responsabilité et unité, afin de défendre avec constance et dignité les intérêts supérieurs de la RDC ».
Un message qui prend tout son sens au moment où le pays s’engage dans la révision du Code minier et cherche à consolider sa position comme destination crédible et stable pour les investissements internationaux.
Selon elle, KoBold Metals n’est qu’un signal précurseur : d’autres annonces pourraient suivre, avec à la clé un impact positif sur la croissance économique et la diversification des exportations congolaises.
Daniel Bawuna




