Absence de vision et tâtonnement sur la politique d’électrification en RDC, la société civile congolaise s’inquiète. Réunies au sein du collectif Wakisha, 18 organisations membre de cette plateforme, ont adressé une lettre ouverte au Président Félix Tshisekedi, à la suite de la signature d’un nouvel accord sur Inga 3.
Dans sa correspondance, le collectif « Wakisha », a manifesté ses inquiétudes quant à la signature d’un nouveau protocole d’accord sur Inga 3, un méga projet devant construire un nouveau barrage d’une capacité minimale d’environ 7.000 mégawatts.
Parrainé par l’Agence pour le développement et la promotion du Projet Grand Inga (ADPI-RDC), la réalisation de cet ambitieux projet a été confiée à Natural Oilfield Services (NOFLS), une société nigériane de pétrole et de gaz. Mais, cette société, explique le collectif, n’est pas en mesure de conduire un tel type de projet.
« Sur base de recherches préliminaires, il semble que la société n’aurait pas d’expérience dans la construction des centrales hydroélectriques », a écrit Wakisha, qui constate que la vision du Président Tshisekedi pour le secteur de l’énergie et particulièrement pour la valorisation du potentiel énergétique de la RDC est « inconstante ».
Pour le collectif, la vision du Président de la République est teintée de nombreux tâtonnements pour surmonter le défi de l’accroissement du taux d’accès à l’électricité pour le renforcement du développement du tissu économique de la RDC.
Des projets énergétiques jamais aboutis
Au cours de six dernières années, au moins quatre grands protocoles d’accords ont été signés entre la RDC et différentes sociétés pour le développement et la construction des infrastructures énergétiques sur Inga 3. Ces projets devraient en principe résoudre le problème récurrent du déficit énergétique malgré le grand potentiel d’énergie que dispose la RDC.
À ce sujet, Wakisha note que le protocole d’accord avec Natural Oilfield Services, tente de rallonger « la liste d’un passé ténébreux des intentions du développement du potentiel Grand Inga », sans une réelle évaluation technique du projet et de son impact.
« La campagne Wakisha est vivement préoccupée et dit sa crainte du fait que le présent protocole d’accord risque d’être une initiative qui rallonge la liste des projets sans avenir comme le projet WESTCOR, BHP Billiton, AECOM et EDF et tant d’autres initiatives », a indiqué le collectif dans ce document dont une copie est parvenue à MINES.CD.
Ainsi, pour le collectif, « Il est essentiel que les institutions du pays mettent un terme aux exhibitions publiques de signatures de protocoles d’accords qui s’avèrent souvent dénués de suivi et d’impact ».
Outre l’appel à la conception d’un plan intégré visant au développement des ressources énergétiques, le collectif Wakisha recommande au gouvernement congolais l’élaboration des politiques énergétiques claires et stables qui encouragent les investissements dans les énergies renouvelables et les technologies d’efficacité énergétique, tout en assurant une tarification équitable de l’énergie.
Selon le collectif « Wakisha », face au manquement constaté dans la réalisation des projets sur Inga 3, le Gouvernement congolais devrait se pencher sur ka diversification du mix énergétique et une capitalisation accrue sur les sources d’énergie renouvelables (telles que le solaire, l’éolien, l’hydroélectrique, et la biomasse) pour garantir la stabilité de l’approvisionnement, et pour développer un système énergétique plus durable, résilient et adapté aux défis futurs.