Depuis la prise de la cité minière de Rubaya par les terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, au moins 150 tonnes de coltan ont été frauduleusement exportées vers ce pays, selon un rapport publié mercredi 8 janvier 2025 par les experts de l’ONU.
Le rapport révèle que le M23 a instauré une administration parallèle, contrôlant l’extraction, le commerce et le transport du coltan. Cette contrebande leur rapporte des revenus substantiels. Chaque mois, environ 800 000 dollars américains sont générés uniquement par ce système fiscal illicite.
Une administration parallèle
Pour consolider son emprise, le M23 a créé illégalement un « ministère des mines ». Ce dernier est chargé de réguler l’exploitation minière à travers la délivrance de permis aux creuseurs et opérateurs économiques. Ces permis, payés jusqu’à 250 dollars par an, garantissent un accès aux ressources minières de Rubaya.
Les minerais sont acheminés via un réseau bien organisé comprenant des localités comme Mushaki, Kirolirwe, Kitshanga et Kibumba. Des images satellitaires montrent que les convois se terminent près d’un parking situé au marché de Kibumba, où les cargaisons sont transférées dans des camions en provenance du Rwanda.
Un impact économique sur le Rwanda
Les minerais frauduleux, intégrés dans les circuits économiques rwandais, contribuent sensiblement à l’économie du pays, souligne le rapport. Ces pratiques, dénoncées depuis des années, mettent en lumière les enjeux géopolitiques et économiques derrière l’instabilité à l’Est de la RDC.
Malgré les démentis officiels, des sources locales confirment que le Rwanda manipule ce groupe terroriste pour tirer des bénéfices économiques, alimentant ainsi un conflit sanglant et complexe.
Azarias Mokonzi