Une horrible bataille s’intensifie autour d’une mine géante en République démocratique du Congo, l’un des plus grands gisements de cuivre et de cobalt au monde. Le différend oppose le groupe chinois CMOC à la société d’État Gécamines, qui affirme que le mineur chinois n’a pas divulgué l’étendue de ses réserves et doit jusqu’à 7,6 milliards de dollars en redevances et intérêts.
La Gécamines a poursuivi et menace maintenant d’arrêter les exportations et de dissoudre le partenariat, faisant sourciller une communauté d’investisseurs internationaux trop familière avec les batailles sur les gisements miniers avec les gouvernements africains.
La Zambie, voisine du sud du Congo, est impliquée dans un différend juridique de plusieurs années concernant l’un de ses principaux actifs de cuivre avec l’indien Vedanta Resources. En Afrique de l’Ouest, la Guinée se dispute depuis plus d’une décennie avec des entreprises comme Rio Tinto sur le développement d’un projet de minerai de fer à succès qui pourrait transformer l’économie.
De retour au Congo, le jeu est un risque pour le président Félix Tshisekedi, qui dépend fortement de la Chine pour les investissements et les revenus associés. Le pays le plus peuplé du monde est la destination de la plupart des minerais du pays et contrôle la part du lion des mines du Congo. Des relations harmonieuses augmenteraient les chances du président de remporter les élections de l’année prochaine.
Mais les ONG et les propres conseillers de Tshisekedi font pression pour un examen plus approfondi des accords signés par son prédécesseur, Joseph Kabila, qui, selon eux, sont entachés de corruption ou de la faible position de négociation du pays appauvri après des années de guerre.
De son côté, CMOC ne semble pas trop troublé. L’entreprise vient d’annoncer une nouvelle mine au Congo l’année prochaine, potentiellement la plus grande source de cobalt au monde, un ingrédient clé des batteries de véhicules électriques.