Se posant en défenseur des sociétés minières et du nouveau code minier – en vigueur en République démocratique du Congo – le Président en exercice de la chambre des mines de la FEC, le mandataire en mines Louis Watum, a indiqué que la redevance minière pour le Haut-Katanga et le Lualaba a atteint le plafond de 650 millions USD rien qu’en premier semestre 2021. L’une des retombées positives, soutient-il, du code minier « volontariste où le prince a exprimé une volonté ferme de voir les mines profiter aux fils et filles du pays ».
« On parle aujourd’hui des paiements intra nationaux, le 0,3 des chiffres d’affaires, la redevance minière, le cahier des charges, ne négligez pas les retombées dans les escarcelles des communautés locales. Rien que pour le premier semestre de l’année passée, la redevance minière pour le Haut-Katanga et le Lualaba s’est élevée à 650 millions USD. En terme d’écoles c’est 6000 écoles qu’on peut construire pour la République. En termes des grands hôpitaux comme Mama Yemo, ça veut dire 64 hôpitaux à construire. En termes des routes, 300km seront asphaltées. Le programme des 100 jours était un projet de moins de 650 millions USD. Le programme de 145 territoires dont on parle présentement c’est à 1,6 milliard USD. Cette redevance si vous la prenez pour toute l’année, ça peut financer cela. Ce n’est qu’une ligne de la redevance minière rien que pour les deux provinces. C’est la puissance du code minier », reconnait-il à MINES.CD après l’un de ses exposés à DRC Mining week.
Soulignant que le phénomène « nationalisme des ressources naturelles » n’est pas unique à la RDC mais un phénomène universel, Louis Watum précise cependant que « nous sommes à mi-chemin ». Au regard des quelques dispositions qui peinent à être appliquées et ce, cinq ans après l’entrée en vigueur de ce code minier, le Président de la chambre des mines de la FEC attire la sonnette d’alarme sur ce qui n’a pas marché.
« Il y a des choses qui n’ont pas marché par exemple cette fiscalité et parafiscalité qui s’envolent dans notre pays. Tous les jours, on fait face à une taxe. J’ai été appelé une fois par un opérateur économique de Bukavu qui avait une cargaison de cassitérite. Pour aller d’un point donné, en chemin de fer, vers un autre, il y avait de problèmes de locaux avec la SNCC et entre-temps, la ligne maritime tombe sur lui et arrête cette cargaison parce qu’il doit payer une taxe de la ligne maritime congolaise. Quelle mer, quel océan vous franchissez dans cet endroit ? il n’y a personne pour prendre sa défense. Dans ces genres de choses, il y a plus l’applicabilité de ce code qui doit être revue à la loupe », relate Louis Watum.
Il y a aussi un autre sujet qui « fâche toujours ». Celui d’assurer toujours l’investisseur, insiste le porte-voix des miniers. « Un investissement est un investissement risqué, onéreux et à long terme. À tout moment il faut de garanties. Il faut quelque part revoir le mécanisme de garantie pour assurer les investisseurs. Ce code minier malheureusement pèche sur ce point de vue ».