La société civile congolaise entend se doter d’un agenda stratégique sur les minerais essentiels à la transition énergétique. Le texte de base a été adopté à l’issue d’un atelier organisé à Kinshasa le 11 mai 2024 sous la facilitation de Resource Matters.
Dans ses réflexions, la société civile congolaise a identifié plusieurs défis, risques et opportunités liés à la présence des minerais stratégiques.
Ce document de référence énumère les axes prioritaires et stratégiques coulés sous la forme d’agenda citoyen en matière de gouvernance des minéraux critiques de la transition énergétique.
Cette stratégie de veut un outil de travail et de plaidoyer de la société civile (ASBL/ONG, Journalistes, Mouvements citoyens, Communautés locales, activistes indépendants, …) auprès du gouvernement et des acteurs nationaux et internationaux engagés dans la gouvernance des ressources naturelles.
Le but de l’agenda est d’influencer la conception de politiques publiques et le développement des initiatives tendant, d’une part, à réduire les risques liés à la gouvernance dans les chaînes d’approvisionnement, et d’autre part, à promouvoir une gouvernance prudente devant permettre à la RDC et à ses citoyens de capter pleinement les opportunités économiques, financières et sociales dans la chaîne de valeur des minerais stratégiques/critiques de la transition énergétique.
Les six axes de l’agenda stratégique
En tant que partie prenante essentielle à une gestion réussie des métaux de la transition énergétique centrée sur les citoyens, la société civile congolaise a élaboré son agenda stratégique a sorti des reformulations. Il repose sur six (6) objectifs stratégiques à savoir :
- Élaborer et mettre en œuvre une vision globale du gouvernement de la RDC quant à la gestion des minerais critiques ;
- Mise en place mécanismes de protection de l’environnement et des humains des communautés riveraines ;
- Mettre en place une politique sectorielle effective de lutte contre corruption, la fraude et les flux financiers illicites ;
- Optimiser la collecte des revenus et la transparence et la redevabilité dans la chaîne de collecte et des dépenses des revenus ;
- Mettre en place un écosystème favorable à l’accroissement de la valeur ajoutée locale, le développement des infrastructures et l’acquisition des technologies ;
- Améliorer la connaissance des réserves minéralogiques de la RDC.
Le but ultime de ces objectifs est de pousser vers une transition énergétique juste et équitable, responsable et centrée sur les citoyens.
De l’argumentaire
Dans son argumentaire, la société civile congolaise note que la RDC, étant le premier producteur mondial du cobalt, deuxième producteur du cuivre et détenant d’importants gisements d’autres minerais stratégiques, se trouve au centre des enjeux relatifs à la transition énergétique.
Aussi, l’accélération de cette transition et l’accroissement de la demande en minerais stratégiques a des impacts directs sur l’écosystème socio-politique et environnemental de la RDC.
La population congolaise paie un lourd tribut car ne bénéficiant pas des retombées de cette transition énergétique.
La détermination des objectifs stratégiques a été précédée par l’organisation d’un atelier de la société civile à Lubumbashi. Au cours de cette rencontre, les délégués de la société civile, y compris des institutions académiques et des leaders communautaires ont approfondi la compréhension des éléments contextuels, des enjeux, des défis et opportunités de la transition énergétique pour la République démocratique du Congo.
Parmi les défis clés figurent entre autres l’inexistence d’une vision nationale stratégique de la gestion des métaux stratégiques, la corruption, la fraude et les flux financiers illicites. Le rôle incontournable de la RDC dans la transition mondiale vers les énergies renouvelables marqué par la conclusion des accords bi et multilatéraux notamment avec les Etats-Unis, l’Union Européenne, la Chine, le Japon ainsi que l’accord sous-régional avec la Zambie et l’Angola sur le corridor de Lobito constitue une opportunité et menace pour le pays. Voilà qui a milité à l’élaboration de l’agenda stratégique sur les minerais essentiels à la transition énergétique.