Le charbon est une énergie antique que nous aimons pour nos viandes braisées mais qui détruit notre pays. Nous devons diminuer notre consommation car les impacts négatifs sont innombrables. Heureusement, le gaz est la solution.
En effet, les récentes études sur la production, la consommation et l’efficacité énergétique de la filière du bois énergie réalisées pour Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Bukavu ont notamment confirmé la prédominance du charbon de bois (96,7%) dans les cuisines en RDC et une faible utilisation du gaz à Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu (en moyenne 1 %) et légèrement plus à Goma (7 %).
Il est vrai que la production de charbon de bois n’est pas sans conséquences sur les ménages, la santé, l’agriculture, l’économie du pays, la sécurité et l’environnement. La déforestation a un impact considérable sur le changement climatique.
Quant aux études finalisées de modélisation et d’analyse de l’impact du déploiement du GPL à Kinshasa, celles-ci ont montré qu’une forte consommation de GPL peut empêcher la perte de 173 000 ha et éviter 9,8 millions de tonnes d’émissions de CO2 au cours des 10 prochaines années.
Les arbres stockent en effet du CO2 tout au long de leur vie. En détruisant ces arbres, on réduit la capacité de l’écosystème mondial à stocker du CO2. Lorsqu’il y a moins d’arbres, cela suppose qu’il y a moins de CO2 absorbé et donc plus d’effet de serre. Concrètement, avec l’augmentation des températures, les sécheresses et les inondations vont se multiplier en RDC.
En cuisinant au charbon, nous mangeons notre forêt, nous détruisons notre pays.
Or, notre pays est unique grâce à sa magnifique forêt primaire traversée par le plus majestueux fleuve d’Afrique.
Pourtant, chaque jour, des millions de sacs de charbon de bois sont produits. Chaque jour, ce sont des millions d’arbres que nous arrachons à notre forêt, notre pays. Nous sommes en train de détruire notre maison, pierre après pierre.
Le charbon nous tue en silence
Chaque année, quatre millions de personnes décèdent prématurément à cause de l’exposition aux fumées de cuisson. Combien d’entre elles sont congolaises ?
Chaque jour, nos cuisinières et nos cuisiniers respirent des fumées dont les poussières se déposent dans leurs poumons. A la longue, c’est la cause de nombreuses maladies pulmonaires dont notamment le cancer des poumons.
La déforestation met en danger nos récoltes
Outre le fait que la déforestation rompt l’équilibre entre l’arbre, le sol, le climat et les activités de l’homme, il s’ensuit la réduction des pluies, la dégradation et la faible productivité des sols, la pauvreté et la famine.
Selon les statistiques du ministère de l’Environnement, « la production totale de bois de chauffage a dépassé 80 millions de mètres cube ». Des chiffres alarmants qui nécessitent des efforts considérables.
L’essayer, c’est l’adopter
Un an après le lancement de Bboxx Cook, 10 000 familles ont choisi d’abandonner le charbon pour le gaz à Goma et Bukavu. Ainsi, la demande s’accroît car les congolais veulent de plus en plus du gaz.
Comme le montre ce sondage, le gaz est plus rapide et plus propre que le charbon.
Le gaz nous fait gagner beaucoup de temps
Il est aussi prouvé que l’utilisation du gaz liquéfié apporte un changement de comportement au sein des ménages congolais. Comme en témoigne une utilisatrice du gaz qui dit gagner plus de trois heures de temps libre par jour. Selon une autre femme interrogée à ce sujet, « depuis qu’ils ont le gaz, même son mari commence à cuisiner ».
Le secteur du gaz crée de l’emploi durable et amène la paix
La chaîne de valeurs du gaz crée des milliers d’emplois et est transparente. Transporteurs routiers, ouvriers de centre de stockage, livreurs, techniciens, vendeurs, magasiniers, comptables sont autant de métiers stables et durables dans nos villes. C’est pourquoi, Bboxx a voulu prouver qu’il était possible de faire émerger le gaz dans les villes de Goma et Bukavu confrontées trop souvent à des crises sécuritaires où il se trouve que les revenus du charbon de bois contribuent à alimenter ce conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces conflits et crises sécuritaires ayant un impact direct sur le niveau de vie de la population.
Nous pouvons rendre le gaz moins cher que le charbon
L’enjeux principal est de rendre le gaz moins cher que le charbon. Il faut toucher au portefeuille pour accélérer le changement.
Chez Bboxx, nous offrons des micro-crédits grâce à notre système de Tag & Trace pour que tous nos clients puissent se payer une bonbonne et un réchaud à gaz. Mais ce n’est pas suffisant. Sans taxe d’importation et de TVA, le gaz en ville peut être moins cher que le charbon de bois qui lui ne subit aucune de ces taxes. C’est une concurrence déloyale.
Aujourd’hui, le gaz domestique permet en effet de cuire en toute sécurité et rapidité, sans polluer l’environnement ou encore nuire à la santé des utilisateurs. C’est pourquoi le Gouvernement de la RDC n’a pas hésité de préconiser, entre autres, l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié par les ménages. L’objectif est de réduire de 50% la consommation de charbon de bois dans les grandes villes d’ici 2030.
Il est préférable que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo accompagne les opérateurs économiques de telle sorte que le gaz devienne bon marché et accessible à toutes les bourses.
De bons exemples existent au sein de la EAC que la RDC vient de rejoindre. Le Kenya avait retiré la TVA sur le gaz et aujourd’hui, le pays consomme 200 fois plus de gaz que la RDC pourtant plus grande. Le Rwanda a retiré les taxes d’importation sur le gaz et met en place un subside sur les réchauds pour faciliter l’accès universel à toute la population.
Deux mesures simples et transparentes permettraient de favoriser à court terme le développement du gaz en RDC et d’améliorer le confort de vie des familles congolaises à savoir :
– Suspension des taxes d’importation sur le gaz ;
– Suspension de la TVA sur la vente du gaz et ses équipements.
Pour certains spécialistes en la matière, ces mesures ne coûteraient rien à l’Etat car l’assiette fiscale actuelle est minime vu que le secteur n’est qu’embryonnaire aujourd’hui.
De plus, une suspension généralisée de la TVA permet une transparence totale des finances publiques. Le secteur du gaz se développerait rapidement à travers le pays. D’ici 2030, un congolais sur deux pourrait avoir accès à cette énergie propre et rapide.
Sifa Shukrani