Dans son rapport rendu public récemment sur les exercices 2020-2021, l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) a épinglé les contributions économiques des entreprises extractives, plus particulièrement celles du secteur extractif à la croissance économique et aux exportations. Selon ce rapport, en République démocratique du Congo, l’activité économique de l’année 2020 a été marquée par un ralentissement de la croissance économique dû à la pandémie à Covid-19. L’activité économique a connu une croissance de 1,7% contre 4,4% en 2019.
La croissance de l’activité économique en République démocratique du Congo est essentiellement tirée par le secteur extractif.
« En effet, de manière générale, bien que le Produit Intérieur Brut (PIB) ait connu une croissance de 1,7 % en 2020, le PIB hors secteur minier a enregistré un repli de 1,3% en 2020 alors qu’il avait progressé de 5,8% en 2019 », peut-on lire dans ce document dont une copie est parvenue à la rédaction de MINES.CD.
ITIE a expliqué dans son rapport que nonobstant une demande internationale en forte baisse, du fait de la crise sanitaire de Covid- 19, le secteur extractif en RDC s’est montré résilient. La valeur ajoutée de la branche « Extraction » a progressé de 9,7% en 2020 contre un ralentissement de 1,0% en 2019. Cette forte progression est tributaire à l’accroissement de la production des principaux produits exportés par la RDC, il s’agit en grande partie du cuivre et du cobalt. La branche « Extraction » a contribué significativement à la croissance de l’activité économique et constitue le moteur de la croissance économique avec un apport de 2,7 points en 2020 contre 0,3 point en 2019.
En 2021, l’activité économique a connu un rebond considérable. La croissance du PIB s’est établie à 6,2% en 2021 contre 1,7% en 2020. Cette forte croissance de l’activité économique est principalement tirée par le secteur extractif avec des cours des principaux minerais exportés par la République démocratique du Congo en forte augmentation ainsi que par la reprise post Covid-19 dans les autres secteurs.
Par contre, en 2022 l’activité économique de la RDC reste élevée avec un taux de croissance économique estimé à 6,1% avec pour moteur les investissements et les exportations du secteur minier dont les cours sont de manière consécutive en hausse pendant les dernières années alors que les secteurs non miniers – notamment les services – connaissent un ralentissement, 4,1 % en 2022 contre 4,5 % en 2021.
Le cobalt, le cuivre, le zinc … ces produits en pôle position des exportations en RDC
Dans son rapport, l’ITIE a indiqué que le cobalt, le cuivre et le zinc représentent l’essentiel des exportations de biens de la République démocratique du Congo, soit plus 90 % des exportations du pays. De manière générale, la production de ces produits est en forte hausse pendant les 3 dernières années en raison de leur importance pour la transition énergétique. La forte demande de ces produits se répercute sur leurs cours sur les marchés internationaux et impacte positivement les termes de l’échange de la République démocratique du Congo.
En 2021, les cours du cuivre ont progressé de 51,3% pour s’établir en moyenne à 9.299,3 de dollars américains la tonne, entrainant une forte augmentation de la valeur des exportations de ce produit. Le cuivre est utilisé dans les technologies à faible émission de carbone, ce qui implique sa forte demande et influence l’augmentation de ses cours sur les marchés internationaux.
De 2020 à 2022, le volume des exportations de cuivre a connu une augmentation de près de 50 %, pour atteindre 2 394 630 tonnes. L’essentiel de la production de cuivre est assuré par la Gécamines – plus ou moins 1% – et ses entreprises partenaires – plus ou moins 99 %.
De 2020 à 2022, les exportations de cobalt ont augmenté de près de 33% pour s’établir à 115 371,31 tonnes. Par rapport à l’ensemble de la production du cobalt de la République démocratique du Congo, la part produite par les entreprises partenaires de la Gécamines représente près de 80 %.
Après avoir augmenté successivement en 2020 et 2021 sur fond d’une forte demande de la Chine, les exportations de zinc ont baissé en 2022, soit une contraction de 11,3 %. Les cours du Zinc sur le marché ont également fléchi en 2022 à cause de la baisse de la demande chinoise de ce produit. Près de 16 % de ce minerai est produit par la Gécamines alors que 84 % de la production est assurée par ses sociétés par
En 2022 le volume des exportations de diamant s’est situé à 11 683 milliers de carats, alors qu’il était à 12 944 milliers de carats en 2020, soit une baisse de près de 10%. Deux facteurs essentiels expliquent cette baisse : la suspension des exportations de SACIM et, la diminution des activités des comptoirs, consécutive à des prix non incitatifs observés sur le marché.
Le volume des exportations de l’Or oscille autour de 30.000 Kg par an, d’après les statistiques officielles. Le volume de l’Or exporté a atteint 28 306 Kg en 2022, soit une baisse de 7 % par rapport à son niveau de 2020. Ce volume de production demeure faible vu le potentiel de la production de cette filière et la production artisanale dont les flux ne semblent pas suffisamment captés.
« Des efforts de formalisation de ce secteur ainsi que l’étude du Comité Exécutif de l’ITIE sur le secteur artisanal, filière 3T et Or qui est en cours d’élaboration permettront de maitriser le flux de ce produit et de compléter les informations disponibles », a expliqué l’ITIE dans son rapport.
En ce qui concerne le volume des exportations du pétrole brut, la Banque Centrale renseigne une baisse de 8 %, soit un volume de 8.003 milliers de barils en 2021 contre 8 737 milliers de barils en 2020.
Par ailleurs, de manière générale, entre 2020 et 2022, les exportations des produits miniers et hydrocarbures ont connu un accroissement considérable qui se justifie aussi bien par l’augmentation du volume des principaux produits exportés dont le cuivre, le cobalt, le zinc et le pétrole brut, par la République démocratique du Congo que par l’augmentation des cours de ces produits.
S’agissant particulièrement du cuivre et du cobalt, les cours de ces produits ont enregistré des hausses qui avoisinent 50 %, justifiées par les impératifs de la transition énergétique principalement dans le secteur de l’automobile au niveau mondial.
Monge Junior Diama