L’enquête de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) sur l’exploitation illicite des minerais congolais par le Rwanda suit son cours et ses conclusions seront dévoilées lors du prochain sommet de l’organisation. C’est ce qu’a annoncé, lundi 17 novembre 2025, le ministre congolais de l’Intégration régionale, Floribert Anzuluni, lors d’un briefing de presse conjoint avec le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Selon le ministre Floribert Anzuluni, cette démarche s’inscrit dans le cadre du protocole régional de lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, un instrument juridique adopté par les États membres afin de freiner le trafic transfrontalier des minerais issus de zones en conflit.
« Cette commission d’audit est le résultat du protocole sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles », a-t-il rappelé, avant d’ajouter que les conclusions attendues devraient mettre en lumière la complicité du Rwanda dans l’exploitation illicite des minerais congolais.
Il indique par ailleurs que les premières analyses menées par des experts ont mis en évidence des exportations anormalement élevées de matières premières au profit d’un pays voisin, sans que celles-ci correspondent à un volume d’extraction propre.
« Ces anomalies ont poussé la RDC à initier un mécanisme d’enquête », a précisé le ministre.
Floribert Anzuluni estime que les conclusions finales permettront aux États membres de formuler des recommandations et d’envisager des mesures collectives. « Nous sommes déterminés à aller au bout du processus », a-t-il insisté, assurant que Kinshasa n’entend pas relâcher la pression.
De son côté, le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a rappelé que la création de cette commission d’enquête conjointe a été validée lors d’une session extraordinaire de la CIRGL tenue à Lusaka.
« Notre pays a obtenu la mise en place d’une commission conjointe chargée d’examiner les flux de minerais illicites sortant de notre territoire », a-t-il souligné.
Depuis trois décennies, l’Est de la RDC fait face à une instabilité chronique alimentée par la présence de groupes armés et les enjeux autour des ressources naturelles. Au cœur de ce conflit régional, les minerais stratégiques – dont l’or, le coltan et l’étain – attisent convoitises, trafics et ingérences, notamment de la part du Rwanda et de l’Ouganda, régulièrement accusés d’organiser ou de bénéficier de filières de contrebande.
Azarias Mokonzi




