La transition vers des technologies plus écologiques, notamment les véhicules électriques, dépend de métaux comme le cobalt et le cuivre, extraits en grande partie en République Démocratique du Congo (RDC). Cependant, leur exploitation entraîne de graves violations des droits humains dans le pays, plaçant la RDC au centre des débats sur l’éthique de cette transition. Cette alerte est issue d’un nouveau classement par Amnesty International en matière des droits humains dans l’industrie des véhicules électriques.
En effet, Amnesty International, depuis plus de dix ans, dénonce ces abus. La RDC produit environ 70 % du cobalt mondial, indispensable à la fabrication des batteries pour véhicules électriques. Cependant, l’extraction dans le pays, en particulier dans les mines artisanales, est marquée par des conditions de travail extrêmement dangereuses. Des milliers de travailleurs, dont des enfants, sont exposés à des risques mortels, sans protection adéquate ni droits fondamentaux respectés.
La question des droits humains ne concerne pas seulement les mineurs, mais aussi les communautés locales. Les populations vivant près des sites miniers sont souvent déplacées sans compensation, et l’environnement est gravement endommagé. Ces violations montrent que la course à l’exploitation des ressources en RDC se fait au détriment des populations locales, souligne cette organisation des droits humains.
En 2016, pour rappel, Amnesty International a avait alerté sur le manque de diligence des entreprises, en particulier dans l’industrie automobile, pour vérifier l’origine éthique de leur cobalt. Malgré quelques avancées, la RDC reste confrontée à des abus systématiques.
Ainsi, le cas de la RDC révèle une contradiction : alors que les véhicules électriques sont promus comme des solutions écologiques, leur production repose sur l’exploitation des ressources et des droits humains. Pour une transition énergétique véritablement éthique, les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures pour améliorer les conditions de vie et de travail dans les zones minières du pays, préconise l’institution.
Flory Musiswa