Les récentes révélations du quotidien économique israélien, The Marker, ont placé l’homme d’affaires Dan Gertler au cœur d’un nouveau scandale. Selon les informations recueillies par MINES.CD auprès de nos confrères de The Marker, le magnant d’origine israélienne a « dissimulé » aux autorités congolaises une mine estimée à 1,5 milliard de dollars américains en Republique democratique du Congo.
Pourtant, depuis peu, une série de manœuvres « secrètes » a permis à cet homme d’affaires de sortir de l’ombre et de négocier pour obtenir la lever des sanctions américaines qui pèsent contre lui. Début 2021, l’administration de Donald Trump avait « discrètement » levé les sanctions à l’encontre de Dan Gertler, mais cette décision avait été rapidement annulée par l’administration Biden.
Cependant, les ramifications politiques et les pressions exercées sur Washington par Jerusalem ont mis étalé un jeu d’influence complexe qui s’étend jusqu’en République démocratique du Congo.
Depuis que les sanctions ont été imposées à Dan Gertler, il a fait face à de nombreuses difficultés financières, mais une récente entente avec le gouvernement congolais semble avoir ouvert une nouvelle voie pour lui. En 2017, l’homme d’affaires israélien était sanctionné par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du trésor américain pour ses contrats d’exploitation minière et de pétrole « corrompus » estimés à plusieurs centaines de millions de dollars conclus en République démocratique du Congo.
Quatre ans plus tard, de nouvelles sanctions ont été imposées contre Alain Mukonda et 12 entreprises associées à Dan Gertler, basées en République démocratique du Congo et à Gibraltar, à la suite des révélations de Gradi Koko et Navy Malela, deux lanceurs d’alerte congolais.
Des milliards USD perdus par l’État congolais
La restitution partielle de ses concessions minières sur le sol congolais – évaluées à 2 milliards de dollars américains – a soulevé des questions sur la véritable valeur des actifs restitués et suscité des critiques de la part d’organisations de défense des droits humains.
L’accord entre Gertler et le gouvernement congolais a également été entaché des allégations selon lesquelles Kinshasa aurait aidé l’israélien à faire pression pour la levée des sanctions contre lui à Washington.
« Le président, Félix-Antoine Tshisekedi, confronté à des élections contestées et à des troubles politiques, semble vouloir éviter tout conflit supplémentaire. Son désir de stabilité politique et sociale pourrait expliquer son approche pragmatique dans cette affaire. Pourtant, cette décision soulève des questions sur l’intégrité du processus politique au Congo et met en lumière les défis auxquels sont confrontés les dirigeants africains dans un contexte de pressions internationales et de lutte pour le pouvoir », a souligné The Marker.
Dans les coulisses de cette affaire, se dessine un tableau complexe de relations internationales, de politique régionale et de jeux d’influence. Alors que Dan Gertler tente de se frayer un chemin vers la légitimité, le président Tshisekedi doit « jongler » avec les pressions politiques et économiques pour maintenir la stabilité dans son pays.
Pour rappel, le patron de Glencore, Dan Gertler, est depuis plusieurs années la cible principale des organisations non gouvernementales congolaises et internationales, qui l’accusent de faire perdre des milliards de dollars américains au trésor congolais en raison « d’une corruption de haut niveau dans le pays ». Récemment, le CNPAV révélait que l’État congolais avait déjà perdu 2 milliards de dollars américains.