L’Union européenne et l’organisation canadienne Impact mutualisent désormais leurs forces pour combattre activement la corruption du cobalt en République démocratique du Congo.
Spécialisée dans l’amélioration de la gestion des ressources naturelles, l’organisation Impact a officiellement lancé le 21 mars dernier, dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, le projet « Cartographie des coûts ».
Destiné à lutter contre la corruption en favorisant la transparence des taxes et redevances applicables dans le secteur artisanal du cobalt en République démocratique du Congo, le projet « Cartographie des coûts » est une initiative financée par l’Union européenne.
Ledit projet réunit ensemble des élus locaux, des mineurs artisanaux, des acteurs de la société civile, des commerçants et des experts en gestion minière et financière.
De manière concrète, cette initiative consiste à l’organisation d’une série d’ateliers pour examiner les taxes et autres charges actuellement en vigueur avec pour objectif principal de « fournir aux creuseurs artisanaux des fiches techniques pouvant les aider à dissuader les demandes de paiements illégaux ».
« En cartographiant les formalités et les frais obligatoires par le biais d’un processus de consultation multipartite, nous espérons lever toute ambiguïté dans la fiscalité liée au cobalt artisanal et fournir aux mineurs artisanaux et aux commerçants un guide de référence utile qu’ils peuvent consulter pour s’assurer qu’ils ne sont pas victimes de extorsion », a déclaré la directrice générale d’Impact, Joanne Lebert.
A en croire un rapport de l’OCDE cité par Impact, ces différentes extorsions et autres pots-de-vin « versés notamment aux agents de l’Etat » empêchent les mineurs artisanaux d’obtenir environ 20% de la valeur totale du produit extrait.
Impact a déjà effectué un projet similaire concernant l’extraction artisanale de l’or dans la province de l’Ituri, où les redevances représentaient jusqu’à 12% de la valeur du minerai.
Les résultats de ce projet ont été satisfaisants selon l’organisation, car non seulement les coûts ont baissé pour les mineurs depuis lors, mais « le nombre de formalités à accomplir pour exporter de l’or artisanal est passé de 26 à 9 ».
Selon les statistiques du ministère des Mines, rapportées par cette organisation canadienne, l’exploitation minière artisanale représente entre 15 et 30% de la production de cobalt en République démocratique du Congo. Le pays fournit 70% de l’approvisionnement mondial et a exporté plus de 115 000 tonnes de cobalt en 2022.
Monge Junior Diama