Les faits se sont déroulés, selon les informations parvenues à la rédaction de MINES.CD, le 30 juin dernier. Trois camions, transportant au moins 120 tonnes de cathodes de cuivre appartenant à la société Tenke Fungurume Mining, ont été détournés de leur destination finale.
Immatriculés respectivement BCF 348, BCE 8677 et BCF1013, sous Bon de Sortie numéro 2023/X/5372, du 17 juin 2023, ces camions étaient « forcés » – affirme la société de transport Maj Logistics LTD – de retourner à Lubumbashi, « pourtant déjà arrivés à WHISKY, la frontière zambienne de Kasumbalesa ». Maj Logistics LTD accuse les « agents du Ministère provincial de l’Intérieur » d’avoir « saisi sans aucun acte du parquet, une cargaison se trouvant à la frontière, après toutes les vérifications des documents, par des services compétents commis à l’exportation du cuivre ».
Cette société zambienne de transport qui assure l’acheminement des produits de TFM a, le 5 juillet, saisi officiellement les autorités congolaises en déposant une correspondance à l’ambassade de la RDC à Lusaka pour dénoncer ce détournement. Dans la même foulée, une autre correspondance a été envoyée – toujours le 5 juillet – à l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire du Katanga.
Dans sa lettre à la justice militaire, MAJ LOGISTICS LTD trouvent inexplicable que « plus de 120 tonnes de cuivre que transportaient les trois camions, soient déchargées nuitamment, le 02 juillet 2023, par des militaires des FARDC, dans l’enceinte de la 22e Région Militaire de Lubumbashi et ni le Ministre provincial de l’Intérieur ni le Commandant de la 22e Région Militaire ne soient plus en mesure de retracer une si grande quantité de cuivre ».
Et d’ajouter que « les trois chauffeurs et leurs camions vidés de leurs contenus ont été reconduits, manu militari, et forcés à traverser la frontière zambienne d’où ils étaient enlevés ».
À Lubumbashi, plusieurs indiscrétions évoquent la « fuite » du ministre de l’intérieur et l’arrestation des agents de la migration qui auraient faciliter sa sortie clandestine du pays.
Ce détournement intervient quelques jours seulement après que la société Tenke Fungurume Mining soit de nouveau autorisée d’exporter les minerais à l’issue d’un an de différend avec la société publique Gécamines.
Stéphie MUKINZI M.