Face au manque de coordination entre les États africains en matière de données géologiques, le Directeur général du Cadastre Minier (CAMI), Popol Mabolia Yenga, a lancé un appel en faveur d’un projet régional de recherche, afin de prévenir les litiges sur l’origine des minerais.
En effet, Intervenant lors du panel intitulé « Feuille de route pour l’industrie minière: dessiner l’avenir de l’industrie minière en RDC», tenu dans le cadre de la DRC Mining Week 2025 à Lubumbashi, le DG du CAMI a mis en lumière les limites de l’approche nationale actuelle dans la cartographie du sous-sol africain.
« Le problème est que nous avons en RDC, et j’ai pu constater dans plusieurs pays limitrophes autour de nous, qu’il faut qu’on connaisse l’information géologique dans tous les pays. Certains pays voisins disent que ça vient de chez eux, alors que non» a-t-il indiqué.

Selon lui, ce manque d’harmonisation empêche d’établir des bases de données fiables, et alimente des conflits d’interprétation sur l’origine des ressources naturelles. Il propose ainsi que l’Union africaine ou les organisations régionales pilotent un programme transfrontalier de prospection géologique, notamment via la géophysique aéroportée.
« Quand vous faites la géophysique aéroportée, l’avion doit survoler certains territoires. On l’a fait du côté du Nord-Ubangi et on devait toujours stopper au niveau de la frontière. Ça serait plus opportun d’aller jusqu’à une plus grande surface», a expliqué Popol Mabolia.
Vers une cartographie continentale des ressources

Une telle coopération, plaide Popol Mabolia, permettrait non seulement de mieux connaître le potentiel minier réel du continent, mais aussi d’éviter les querelles entre États sur la paternité des gisements. Des données fiables et partagées pourraient en outre faciliter l’investissement étranger, renforcer la transparence dans l’exploitation et appuyer la lutte contre le commerce illicite des minerais.
Le message du DG du CAMI s’inscrit dans une vision plus large de gouvernance minière collaborative en Afrique, à un moment où les enjeux liés à la transition énergétique mondiale redonnent une valeur stratégique aux ressources du sous-sol africain.
Junior Ngandu