La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC) a indiqué le week-end dernier que le pays s’attend à un taux de croissance économique de 5.3% pour l’année 2024, grâce aux revenus tirés du secteur extractif comprenant les mines. C’était au cours de la dix-septième réunion du Conseil des ministres présidée par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
D’après le compte-rendu du Conseil, la croissance économique devrait demeurer résiliente jusqu’à la fin de l’année en cours, notamment sur les marchés des biens et services. La Gouverneure de la BCC a souligné que l’implémentation de réformes visant à soutenir la productivité et à favoriser une croissance « solide, durable et inclusive » va se poursuivre sans relâche.
«Il sera question de faire face aux risques pesant sur l’économie internationale, notamment l’intensification des tensions géopolitiques au Proche et Moyen Orient ainsi que la persistance de la guerre en Ukraine qui pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement et exacerber les pressions inflationnistes », a-t-elle informé.
Alors que le Gouvernement congolais s’attend à une croissance économique significative en 2025 grâce au secteur extractif, des organisations telles qu’Afrewatch ou encore le Centre Carter, estiment que le pays gagnerait plus en terme des revenus tirés du secteur extractif si le système fiscal était mieux organisé. Selon elles, la RDC continue de perdre des « milliards de dollars américains » chaque année à cause d’une « fiscalité inefficace ».
Appel à la digitalisation du système fiscal congolais
Pour accroître les recettes publiques grâce au secteur minier, Afrewatch a déjà plaidé pour la digitalisation du système fiscal congolais. D’après cette organisation, malgré un taux d’exportation en production minière s’élevant à 11.8%, il reste, cependant, très inférieur au taux moyen en Afrique subsaharienne se situant à 20%.
« On constate malheureusement que le gouvernement n’a pas fait des prévisions sur l’impact positif de la révision du Code minier malgré le relèvement du taux d’imposition et l’élargissement de l’assiette fiscale », a souligné Prince Biselele, consultant d’Afrewatch, jeudi dernier, lors d’un rapport sur le système fiscal congolais. « Cela pouvait induire une augmentation de recettes, à savoir les projets miniers qui sont entrés en phase de production, le bon comportement du coût des matières premières au niveau international du coût des matières premières au niveau international et l’augmentation du taux d’imposition », a-t-il poursuivi.
Le Centre Carter, une autre organisation pour la bonne gouvernance dans le secteur minier a, pour sa part, déclaré que la mobilisation effective des recettes issues de l’exploitation minière reste un défi majeur dans le pays. D’après cette organisation, le régime fiscal actuel présente des lacunes qui freinent la maximisation des recettes provenant des sources minières.
Lors de la première session d’un dialogue citoyen de cette organisation sur la maximisation des recettes minières de la RDC, il a été souligné qu’une des faiblesses du système fiscal congolais est l’insuffisance de la coordination entre les différents services responsables de la collecte. Ainsi, l’utilisation du système déclaratif, en l’absence d’une gouvernance adéquate, entraîne une sous-optimisation des recettes.
Saïbe Kabila