L’exploitation et l’importation illégale des minerais de la République Démocratique du Congo (RDC), par Kigali via les rebelles du M23/RDF, est de plus en plus visible. Sur instruction du Président Rwandais Paul Kagame, une taxe de 3000 dollars américains est imposée pour une tonne de coltan et 2000 dollars américains pour la tonne de cassitérite.
« Après avoir autorisé la création d’une coopérative des mines à Rubaya pour encadrer l’exploitation minière artisanale, le M23 avait intensifié le combat jusqu’à occupé ce territoire. Aujourd’hui, sur instruction de Paul Kagame une taxe a même été imposée. 3000 USD pour la tonne de coltan et 2000 USD pour la tonne de cassitérite, dont le paiement se fait à Kigali après vente», a dénoncé le gouvernement congolais à travers un communiqué rendu public par la Ministre des mines Antoinette N’Samba Kalambayi.
D’après ce membre du gouvernement congolais, la stratégie utilisée par les agresseurs, vise à détruire la classe moyenne, en saisissant tous les minerais destinés aux comptoirs congolais, en les orientant vers le Rwanda.
D’après la ministre des mines, une exploitation minière artisanale illicite continuait à se réaliser sur des sites miniers dans ces périmètres par les populations locales et les autochtones de Rubaya et ses environs. Les minerais extraits de ces sites, acheminés à Goma, n’étaient pas vendus parce que non tagués par le système de traçabilité à cause de leur origine illicite.
Face à cette difficulté, note le communiqué, un contournement a été constaté où les vendeurs de ces minerais prenaient un autre trajectoire.
« Pour contourner cette difficulté, les vendeurs de ces minerais prenaient une autre trajectoire Rubaya – Mushake (où le M23 avait, pour besoin de la cause, érigé un grand entrepôt) et de Mushake vers le Rwanda ou l’Ouganda pour traitement et exportation. Curieusement ces mêmes minerais, issus de l’exploitation illicite avec ses effets collatéraux une fois au Rwanda, ou ailleurs, sont tagués et vendus normalement à l’international comme si dans ces pays, il existait des blanchisseries des minerais de sang», a fustigé Antoinette N’Samba.
Plus loin, la ministre des mines a fait savoir qu’après être informée de la situation, elle a autorisé à une coopérative minière de la place de s’installer sur les sites exploités artisanalement.
« Informée de cette situation, la Ministre des mines de la République Démocratique du Congo a autorisé à une Coopérative minière de la place de s’installer sur les sites exploités artisanalement dans les périmètres de l’ancien PE 4731, afin de fédérer tous les exploitants artisanaux présents avec l’assistance et sous l’encadrement du SAEMAPE et de la Division des Mines du Nord-Kivu, en vue de rétablir la traçabilité des flux des matières et canaliser toute la production dans le circuit officiel de commercialisation avec l’aide des entités de traitement régulièrement agréées et ce, en attendant les dispositions spécifiques à prendre sur ce gisement », a indiqué le communiqué.
Importation illicite des minerais par le Rwanda
Pour importer les minéraux illicitement exploités par le Rwanda, le M23 a intensifié l’exploitation minière, y compris par les « femmes enceintes et les enfants dans les sites miniers de Rubaya», a révèlé par ailleurs, la ministre des mines se fondant sur des informations à sa possession.
Et de poursuivre :
« Le Rwanda a opté pour une stratégie de diversion consistant à sursoir à l’exportation des produits miniers, de peur d’enregistrer une hausse des statistiques d’exportation à la suite de l’occupation de Rubaya. Les minerais exploités sont donc entreposés pour leur exportation ultéricure.»
Un appel à l’embargo contre le Rwanda
A en croire le Ministère des mines, nonobstant cette manœuvre de diversion, il appert que les minerais de la filière des 3T exportés par le Rwanda proviennent de la fraude, de la contrebande, de l’exploitation illicite et des crimes perpétrées dans la partie Est de la RDC par M23-RDF et leurs attaques pour s’emparer des sites miniers.
« Le Rwanda exporte les minerais de sang, en violation des toutes les dispositions internationales et régionales en la matière», a insisté Antoinette N’Samba.
De ce fait, la Ministre des mines a appelé à l’embargo contre le Rwanda, pour ces crimes perpétrés dans la partie Est de la RDC tout en rappelant que le processus de la création de la CIRGL a été lancé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, dans le contexte des conflits armés dans la Région des Grands Lacs africains. Le Conseil de Sécurité avait alors reconnu la gravité de la situation en RDC et l’a même qualifiée de menace pour la paix et la sécurité internationales et pour la Région.
Pour la Ministre en charge des mines, cette option a l’avantage de freiner le financement des conflits par les minerais ; restaurer la confiance des parties prenantes; protéger les intérêts économiques légitimes de l’Etat; atténuer les violations des droits de l’homme par les groupes armés, ainsi que les armées étrangères et rétablir la paix et la sécurité internationales.