Les organisations Natural Resource Governance Institute (NRGI) et Sentinel Natural Resources, ont procédé à la publication d’un livret sur les dispositions relatives aux bénéficiaires effectifs, un outil destiné à améliorer la transparence et la gouvernance dans le secteur extractif congolais, particulièrement dans le domaine des minerais stratégiques liés à la transition énergétique.
Un cadre légal clarifié pour mieux lutter contre la corruption
Présentant le document, Moïse Luboto, Directeur-pays de NRGI, a expliqué que ce livret vise à rassembler et harmoniser les différents instruments juridiques relatifs à la lutte contre la corruption, jusque-là éparpillés dans divers textes légaux.
« Ce livret est une co-production avec l’APLC (Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption). Il permet de consolider les dispositions existantes, d’analyser leur interopérabilité et de proposer des recommandations pour renforcer la prévention et la répression de la corruption », a-t-il déclaré.
L’objectif est de faciliter l’identification et la divulgation des bénéficiaires effectifs des entreprises opérant dans le secteur extractif, afin de réduire les risques de fraude et d’enrichissement illicite.
Selon NRGI, les actions à poursuivre sont claires :
- Interopérabilité des administrations pour un meilleur partage d’informations ;
- Renforcement des campagnes de sensibilisation par l’APLC auprès des citoyens et mandataires publics ;
- Participation active de la société civile et des communautés dans la surveillance et le plaidoyer.
Ces mesures visent à créer une dynamique collective entre l’État, la société civile et les citoyens pour éradiquer la corruption et garantir que les ressources minières profitent réellement au peuple congolais.
Ce livret s’inscrit dans la lignée des recommandations de l’ITIE-RDC 2023, qui invite les pays à mettre en place un registre public des bénéficiaires effectifs. Pour NRGI, la lutte contre la corruption commence par une identification claire et correcte des acteurs, notamment dans le secteur minier, avant de s’étendre aux autres secteurs économiques.
Création d’un groupe de travail sur les minéraux stratégiques

De son côté, Jean-Pierre Okenda, Directeur exécutif de Sentinel Natural Resources, a annoncé la création d’un Groupe de travail et de plaidoyer sur la gestion des minéraux stratégiques, doté d’un Conseil exécutif et chargé d’organiser un Forum annuel.
Cette structure aura pour mission d’approfondir les réflexions et de coordonner les efforts autour de la gestion responsable de minerais stratégiques tels que le cobalt, le cuivre et le lithium, indispensables à la transition énergétique mondiale.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la nécessité pour la RDC d’assurer une exploitation transparente et responsable de ses ressources naturelles. La lutte contre la corruption et la mise en place de mécanismes efficaces de redevabilité sont perçues comme des conditions essentielles pour que les minerais stratégiques contribuent réellement au développement du pays.
Daniel Bawuna