Après avoir infligé des sanctions à un groupe armé opérant au Nord-Kivu et à plusieurs entités minières congolaises et chinoises, le Bureau du Contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain avertit qu’il prendra de nouvelles mesures contre toute organisation armée qui tenterait de bloquer l’accès des États-Unis et de leurs alliés aux minerais stratégiques de la République démocratique du Congo.
Pour John K. Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier :
« Le commerce des minerais du conflit fait des ravages parmi les civils congolais, alimente la corruption et empêche les entreprises respectueuses de la loi d’investir en RDC. Le département du Trésor n’hésitera pas à prendre des mesures contre les groupes qui empêchent les États-Unis et leurs alliés d’accéder aux minerais essentiels à notre défense nationale.»
Rubaya au cœur des sanctions
Les mesures américaines visent notamment un groupe armé impliqué dans l’exploitation illégale de sites miniers et dans la mise en place de réseaux de taxation illicite à Rubaya, vaste zone du Nord-Kivu riche en minéraux critiques pour l’industrie électronique.
Le communiqué précise également que des entreprises congolaises et chinoises sont sanctionnées pour avoir commercialisé des minerais issus de zones de conflit, souvent exportés via le Rwanda vers les marchés internationaux.
Il sied noter que, le partenariat minier entre la RDC et les États-Unis continue de susciter des tensions. Si Washington présente cet accord comme une opportunité pour développer des chaînes d’approvisionnement responsables et sécurisées, une frange de l’opposition congolaise y voit un risque de bradage des ressources stratégiques au profit des intérêts américains.
Azarias Mokonzi