Au cours de la conférence sur le développement durable à Hambourg en Allemagne, la Première Ministre de la République Démocratique du Congo (RDC) Judith Suminwa, a plaidé pour une compensation équitable en crédit carbone en faveur de son pays et d’autres pays riches en ressources forestières jouant un rôle clé dans la préservation de l’écosystème mondial.
D’après la primature qui l’a rapporté ce mercredi 9 octobre à Kinshasa, Judith Suminwa a souligné que la RDC ne préservait pas la nature par « gentillesse ». Pour ce faire elle devrait, avec les autres pays, être rétribuée à sa « juste valeur ». Ceci ressort de son intervention au panel intitulé « Sommet de l’avenir – et après ? ». Ce panel a réuni de nombreux dirigeants africains et du monde entier.
« La RDC, pays solution avec son bassin forestier, tout comme l’Amazonie, sont des poumons verts qui préservent le monde. Nous devons être rétribués à juste valeur pour notre contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Il est temps d’ouvrir une discussion franche sur le prix du carbone », a-t-elle déclaré, tout en faisant savoir que des initiatives locales sont encouragées dans le pays.
C’est le cas de la province du Maï-Ndombe, où des financements ont été mis en place pour soutenir les communautés locales engagées dans la préservation de l’environnement. À cet effet, la même source ajoute également que la Première Ministre a rappelé l’importance de fixer « un prix équitable du crédit carbone, soulignant que les pays offrant ce potentiel forestier doivent avoir leur mot à dire dans les négociations internationales ».
« Nous avons fait une alliance stratégique pour mettre en avant nos forêts tropicales. Il est essentiel que nos voix soient entendues et que les négociations aboutissent à des résultats concrets », a fait savoir Judith Suminwa, en parlant d’une collaboration avec le Brésil, l’Indonésie et la RDC afin d’obtenir « une reconnaissance internationale de son potentiel forestier ».
En RDC, par ailleurs, une organisation environnementale a récemment alerté sur l’exportation fraduleuse du bois scié vers l’Ouganda, qui profite du commerce international au détriment du « pays solution », en tirant des avantages notamment en terme de crédit carbone.
Saïbe Kabila