Les activités minières sont totalement paralysées depuis dimanche 30 août sur le site de Luhihi-Lomera, en territoire de Kabare (Sud-Kivu). En cause : un bras de fer opposant les creuseurs artisanaux aux rebelles du M23, qui contrôlent actuellement la zone.
Une manifestation qui tourne à l’affrontement
Tout est parti de la colère des creuseurs artisanaux après l’assassinat présumé de l’un d’entre eux par des agents de sécurité du mouvement rebelle. En réaction, ces derniers ont pris pour cible les installations du M23, détruisant bureaux et maisons d’habitation.
Face à ce qu’ils qualifient d’« actes subversifs », les rebelles ont riposté en multipliant les taxes imposées aux creuseurs et en lançant des campagnes d’enrôlement forcé.
« Les rebelles menacent d’enrôler de force les creuseurs artisanaux, parce qu’ils estiment que les manifestations violentes ont franchi la ligne rouge », a témoigné un habitant local.
Activités minières suspendues
Dans ce climat de tension, le M23 a ordonné la suspension de toutes les activités minières sur le site, dans l’attente de nouvelles directives de sa hiérarchie. Cette situation plonge des centaines de familles dépendantes de l’exploitation artisanale dans une grande incertitude.
Situé dans une zone riche en minerais stratégiques, le site de Luhihi-Lomera n’est pas à son premier épisode de perturbation. Les affrontements récurrents entre exploitants artisanaux, groupes armés et autorités locales compromettent la stabilité et la viabilité de cette activité économique essentielle pour les communautés du Sud-Kivu.
Azarias Mokonzi