Ce 2 décembre 2022, l’entreprise générale du cobalt (EGC) va totaliser 3 ans depuis son lancement officiel. Mais depuis, elle se cherche encore les moyens pour remplir pleinement sa mission notamment celle d’assurer la supervision et l’instauration de processus de traçabilité à toutes les étapes de la chaine de valeur des opérations. En face d’elle, une société privée (Sud South) voit le jour et réussit à remporter le marché du centre de négoce de Musompo – lieu de transaction et de référence dans la chaine d’approvisionnement des minerais – dans la province capitale du cobalt, le Lualaba.
Répondant au questionnaire de MINES.CD sur les contraintes qui se multiplient et l’empêchant de s’affirmer comme seule entreprise étatique de suivre l’exploitation artisanale en RDC, l’entreprise générale du cobalt brandit les instruments juridiques lui conférant le « monopole sur l’achat des minerais stratégiques, leur transformation et la commercialisation de produits issus de l’exploitation artisanale des minerais stratégiques ».
« EGC a été créée de la volonté du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur le Président Félix Tshisekedi, d’assainir le secteur artisanal minier au regard des dommages humains, sociaux et des pertes économiques et financières ainsi que la dégradation de la réputation de la RDC constatés au cours des dernières années. Selon le décret n°19/15 du 05 novembre 2019, l’Etat s’est octroyé un monopole sur l’achat des minerais stratégiques, leur transformation et la commercialisation de produits issus de l’exploitation artisanale des minerais stratégiques et, a confié l’exécution de ce monopole à la compagnie qu’il a créé en partenariat avec Gécamines, à savoir EGC », explique l’entreprise via une correspondance adressée à la rédaction de MINES.CD.
« Aucune autre entreprise ne peut légalement se prévaloir des mêmes droits »
Poursuivant son arguemntaire, l’EGC estime « qu’aucune autre entreprise ne peut légalement brandir jouir des mêmes droits qu’elle ». EGC expliquant que le périmètre d’activités du centre de négoce autour du cobalt artisanal devrait se limiter aux dispositions de la loi et aux mesures édictées par l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques, « ARECOMS ». « Ainsi, les minerais achetés par EGC dans la zone de couverture du centre de négoce avec les minerais issus des sites encadrés par EGC seront stockés dans nos dépôts ».
Et d’insister : « Le mandat de EGC étant clairement défini par la loi et dicté par la vision du Chef de l’Etat, aucune autre entreprise ne peut légalement se prévaloir des mêmes droits. La réalité exposée, en introduction de votre propos, explique les difficultés auxquelles fait face le contrat de cette société privée. Le centre de négoce est, selon notre compréhension et notre modèle, un mécanisme pour renforcer la traçabilité des minerais et, ne vide pas EGC de sa mission ».