Le 4 octobre 2024, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a publié un rapport alarmant concernant l’utilisation des fonds affectés aux investissements publics en République Démocratique du Congo (RDC) pour l’exercice budgétaire 2024.
Dans le cadre de son suivi, le CREFDL a révélé des transactions financières troublantes impliquant la SICOMINES et l’Inspection Générale des Finances (IGF). « Sur un total de 15,5 millions USD sollicités en février 2024, la SICOMINES a transféré 5,9 millions USD sur le compte de l’IGF ouvert à la Rawbank, » note le CREFDL.
Ce montant est destiné à couvrir les jetons de présence des membres d’un comité chargé de la renégociation de la convention du 22 avril 2008 et les bonus de signature des signataires de l’avenant 5. Selon le CREFDL, « ce paiement constitue une rétro-commission et reste irrégulier » selon le Décret-loi nº017/2002 sur la bonne conduite des agents publics.
De plus, l’IGF, déjà dotée d’un budget de fonctionnement de 30,8 millions USD, pourrait voir ce montant de 5,9 millions USD déduit des 7 milliards USD destinés au financement des infrastructures de base en RDC. Ce qui soulève des préoccupations quant à la gestion des fonds publics dans un pays où les besoins en infrastructures sont pressants.
Ainsi, CREFDL appelle à des actions immédiates et recommande au Président de la République de « prendre des sanctions exemplaires » contre les responsables impliqués. L’organisation appelle en outre le Ministre de la Justice à instruire l’ouverture d’une enquête sur ces paiements. Au Ministre des Finances, elle exige l’éclaircissement de l’opinion publique sur l’origine de ces fonds et demande le remboursement des 5,9 millions USD qu’elle juge indûment perçus.
Alors que la RDC lutte contre la corruption et cherche à maximiser ses ressources pour son développement, ces révélations pourraient entraver les efforts en cours pour renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques.
Flory Musiswa