Alors que la République démocratique du Congo consolide sa position de leader mondial dans les métaux stratégiques, le Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC) joue un rôle déterminant dans la traçabilité et la certification des minerais produits sur son sol.
À Musompo, dans le Lualaba, le laboratoire du CEEC s’impose comme un maillon essentiel du dispositif national de transparence minière. Pour Krystian Ilunga Kazadi, chef de division financière du centre à la direction provinciale du Lualaba, le travail du CEEC dépasse largement le cadre des simples contrôles administratifs.
« La traçabilité, ce n’est pas seulement le rôle du CEEC, c’est une chaîne complète. Nous intervenons notamment au niveau de la commercialisation, où nous garantissons la conformité et la fiabilité de chaque produit exporté », a-t-il expliqué.
Une chaîne de suivi rigoureuse
Grâce à des outils tels que le carnet de bons d’achat, le certificat d’origine et la présence d’agents dans les entités de traitement, le CEEC assure un suivi permanent des minerais, depuis leur extraction jusqu’à leur exportation.
« Avant toute exportation, nous prélevons des échantillons pour garantir que tout se fasse en bonne et due forme », ajoute Krystian Ilunga.

Le certificat d’origine délivré par le CEEC constitue la clé de voûte du système :
« Sans ce certificat, il est impossible de vendre. Il atteste l’origine légale et prouvée des minerais », précise-t-il.
Vers une reconnaissance internationale
Le CEEC œuvre actuellement à la mise en place d’une initiative de traçabilité internationale inspirée du Processus de Kimberley, initialement conçu pour les diamants.
« Nous disposons déjà d’un logiciel, e-trace, qui nous permet de suivre les informations depuis les sociétés jusqu’à l’exportation. Il faut maintenant que ce système soit reconnu à l’échelle régionale et internationale », souligne Krystian Ilunga.
L’objectif est clair : faire reconnaître le cuivre et le cobalt congolais comme des produits issus d’une exploitation légale, éthique et durable — une étape décisive pour renforcer la réputation de la RDC sur les marchés mondiaux.
Un gage de confiance et de bonne gouvernance
Malgré les défis techniques et énergétiques, le CEEC poursuit ses activités grâce à des groupes électrogènes en attendant le raccordement à une ligne électrique dédiée.
« Nous faisons notre part pour que la RDC soit prête à assurer une traçabilité complète et crédible de ses ressources », conclut-il.
Par son professionnalisme et son approche intégrée, le CEEC se positionne comme un véritable garde-fou de la gouvernance minière, garantissant la crédibilité internationale du cobalt congolais et contribuant à bâtir une économie plus responsable et durable.
La Rédaction