Un nouveau drame vient endeuiller le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Mercredi 16 juin, un éboulement de terre s’est produit dans les puits du site minier de Bibatama (DD3), faisant au moins 17 morts d’après les premiers bilans. D’autres corps seraient encore ensevelis, selon des sources locales qui dénoncent des conditions d’exploitation inhumaines et appellent à la fermeture du site de Rubaya.
Classé « zone rouge » par les autorités congolaises, le site de Rubaya est sous contrôle des rebelles du M23 depuis près de deux ans. Son exploitation, entièrement supervisée par ce mouvement armé, ne respecte aucune norme de sécurité. Puits non entretenus, absence de gradins, utilisation d’enfants mineurs : les conditions de travail sont jugées catastrophiques par plusieurs acteurs locaux.
Parmi les voix qui s’élèvent, celle du député national Justin Ndayishimiye, élu de Masisi et ancien coordonnateur de l’exploitation artisanale de Rubaya. Il dénonce une exploitation minière anarchique et criminelle.
« Cette exploitation ne respecte aucune norme. Les puits ne sont pas entretenus, il n’y a pas de gradins. C’est du pillage organisé », a-t-il déclaré.
Le parlementaire évoque un bilan provisoire d’au moins 17 corps extraits des décombres, et redoute que des dizaines, voire des centaines d’autres soient encore coincés dans les galeries effondrées. Plusieurs des victimes seraient des enfants mineurs, ce qui ravive les inquiétudes concernant l’exploitation d’enfants dans des conditions dangereuses par des groupes armés.
Face à l’ampleur du drame, Justin Ndayishimiye appelle à la fermeture immédiate du site de Rubaya et à l’indemnisation des familles des victimes. Selon lui, seule une suspension complète des activités minières dans cette zone permettra d’éviter de nouveaux drames humains.
Il exhorte également la communauté internationale à se saisir de cette situation pour la fermeture du site de Rubaya, quibest un impératif humanitaire.
Cette tragédie met une nouvelle fois en lumière le lien étroit entre conflits armés, exploitation illégale des ressources naturelles et crise humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un pays où les minerais sont devenus autant une richesse qu’un fardeau, l’éboulement de Bibatama relance le débat sur la responsabilité nationale et internationale dans la sécurisation des zones minières.
Azarias Mokonzi