La capitale congolaise accueille depuis ce mardi la 16ᵉ réunion du Conseil des ministres du Commerce de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF). Organisée au Fleuve Congo Hôtel, cette rencontre de haut niveau réunit les représentants des 54 États membres pour accélérer la mise en œuvre d’un marché commun africain par la libre circulation des biens, des services et des capitaux.
La RDC au cœur du commerce africain
En ouvrant officiellement les travaux, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a mis en avant les atouts stratégiques de la République Démocratique du Congo dans l’architecture commerciale continentale. Avec ses vastes ressources naturelles et humaines, la RDC, a-t-il soutenu, est prête à jouer un rôle moteur dans l’intégration économique de l’Afrique.
« Avec nos immenses ressources agricoles, forestières, halieutiques et minières, ainsi qu’une population de plus de 100 millions d’habitants, notre pays dispose de tous les leviers pour devenir un acteur incontournable du commerce continental », a affirmé le Chef de l’État.
Mais au-delà de l’opportunité économique, le Président congolais a insisté sur la portée historique du projet ZLECAF, qu’il considère comme un véritable catalyseur du développement du continent africain.
Un appel à l’unité et aux réformes structurelles
Dans son discours, Félix Tshisekedi a exhorté les États africains à conjuguer leurs efforts pour garantir la réussite de la ZLECAF. Il a plaidé pour :
- Des investissements massifs dans les infrastructures transfrontalières ;
- L’harmonisation des réglementations ;
- Un soutien renforcé aux entreprises locales pour qu’elles accèdent aux marchés africains.
« La ZLECAF ne doit pas rester une ambition sur le papier. Elle doit devenir un moteur de transformation économique. Cela nécessite une volonté politique forte et une coopération concrète », a-t-il lancé.
Des avancées concrètes sur les produits d’échange
Intervenant à son tour, le ministre congolais du Commerce Extérieur, Julien Paluku, a annoncé des avancées notables obtenues lors des discussions entre les pays membres. Chaque État a désormais défini une liste complète des produits concernés par les échanges intra-africains dans le cadre du démantèlement tarifaire progressif.
« Chaque pays peut exclure jusqu’à 3 % de ses produits du processus. Pour la RDC, cela représente 209 produits sur un total de 6 439 », a précisé le ministre.
Il a également évoqué l’accord sur les règles d’origine, étape essentielle pour authentifier les produits véritablement fabriqués en Afrique et éviter les abus commerciaux.
Un plaidoyer pour le leadership de Kinshasa
Pour Julien Paluku, l’organisation de cette rencontre à Kinshasa envoie un message clair à la communauté internationale : « La RDC est un pays fréquentable, stable et engagé dans la dynamique africaine ». Il a par ailleurs réitéré la demande de la RDC pour abriter le siège du Système de Paiement et de Règlement Panafricain (PAPSS), un pilier de la ZLECAF destiné à faciliter les transactions financières entre pays africains.
« Ce serait un signal fort à ceux qui doutent encore du potentiel et de la stabilité de la RDC », a-t-il souligné, en référence aux tensions sécuritaires dans l’est du pays.
Un rendez-vous stratégique pour l’Afrique
Précédée par des réunions techniques des experts, cette 16e session ministérielle intervient dans un contexte de mutation économique où les États africains sont appelés à renforcer la diversification de leurs économies, développer les chaînes de valeur régionales, améliorer les infrastructures et garantir un accès fiable à l’électricité.
Des décisions concrètes et des stratégies réalistes sont attendues pour rendre la ZLECAF pleinement opérationnelle et transformer l’Afrique en une véritable puissance économique mondiale.
Daniel Bawuna