Privés de leurs activités plus de six ans, les exploitants forestiers artisanaux du Katanga ne savent plus à quel saint se vouer. Leur regard est désormais tourné vers le Chef de l’état Félix Tshisekedi, de qui, ils attendent être rétablis dans leurs droits.
Se confiant à la presse, les exploitants forestiers artisanaux du Katanga, ont exprimé leurs inquiétudes face à ce qu’ils qualifient d’injustice. Ils ont ainsi fait allusion à une décision prise par l’ex Directeur de cabinet du Président honoraire Joseph Kabila, qui avait suspendu l’exploitation et exportation du bois rouge.
«Aujourd’hui nous réclamons nos droits. Parce qu’on est bloqué injustement à pouvoir travailler et exporter. Si cette mesure est levée, ça sera vraiment salutaire et ça va aider, même la province à pouvoir ranflouer les caisses», a déclaré Pythagore Monga Vice-président de l’association des exploitants forestiers artisanaux du Katanga (AEFAKAT).
Nous sentons sur le plan économique l’asphyxiés. Parceque l’exploitation forestière quand vous êtes à Tshopo ça se fait à grande échelle, dans la province de l’équateur de même, dans le Bandundu aussi. Pourquoi deux poids deux mesures. Pourquoi politiser l’exploitation forestière ? Arrêtons cela», a-t-il poursuivi.
«Avec l’appui du Chef de l’état, je crois que nous allons redémarrer les activités», a plaidé le Vice-Président de l’AEFAKAT.
Pour sa part, Maître Sabin Mande, avocat conseil de l’AEFAKAT, l’exploitation forestière artisanale est une activité légale et organisée par la législation.
« Les mesures conservatoires prises, sont allées au-delà du temps normal. Aujourd’hui au Katanga, c’est la loi qui est violée», a regretté Maître Sabin Mande.
« Les artisanaux sont en droit même de saisir la justice. Nous sommes dans une situation d’arnaque institutionnalisée», a-t-il dénoncé.
«L’exploitation artisanale est autorisée par la loi. En l’occurrence le code forestier et ses mesures d’application. C’est même dans la nomenclature au niveau de la fiscalité et parafiscalité. Le mieux c’est saisir la justice pour mettre de l’ordre», a recommandé Maître Sabin Mande.
Au nom de la société civile environnementale, le Groupe de travail climat redd+ rénové (GTCRR) apporte son soutien à la démarche de l’AEFAKAT. Pour Omer Kabasele Président du comité de pilotage de cette structure, du point de vue écologique la coupe du bois ou mieux l’exploitation artisanale, ne faisait pas partie des moteurs de déforestation en République Démocratique du Congo.
« La réglementation en matière de l’exploitation forestière dans notre pays, n’interdit pas la coupe du bois. Même au niveau international, il n’ y a aucune nation qui interdit la coupe des bois», a-t-il souligné.
Et d’ajouter:
« Même dans la lutte contre le changement climatique, la coupe de bois ou exploitation forestière n’est pas interdite. Au contraire, on encourage la durabilité de cette exploitation. On la veut durable. Et, Il y a des atouts d’une bonne gestion des forêts qui commençait à s’installer, dont la traçabilité.»
« Si les raisons évoquées pour maintenir cette suspension sont d’ordres écologiques, eh bien, scientifiquement et pratiquement, ce sont des raisons fausses», a tranché le Président du comité de pilotage GTCRR.
« En clair, il faut lever cette mesure de suspension qui n’a plus sa subsistance, et favoriser une exploitation encadrée par un contrôle approprié conformément à la réglementation en cette matière. C’est une mesure qui n’est plus adaptée aujourd’hui. Elle favorise plutôt la destruction. Pour nous de la société civile environnementale, ça fait perdre les moyens pour le reboisement. Cette mesure doit être levée. Parcequ’elle est suicidaire pour les forêts du grand Katanga», a conclu Omer Kabasele.
Grâce à leurs activités qui font vivre plus de 15.000 foyers, les exploitants forestiers artisanaux du Katanga ont annoncé plusieurs actions en vue d’obtenir la levée de la mesure leur interdisant la coupe du bois. D’après cette corporation, leur dernier rempart c’est le Chef de l’état Félix Tshisekedi, en vue de décanter cette situation.