Raffiner localement les minerais devrait permettre à la République Démocratique du Congo (RDC) de booster son économie, de propulser son développement industriel et d’asseoir plus solidement sa souveraineté en tant que pays possédant un sous-sol riche en ressources minières.
C’est ce qu’a laissé entendre le professeur Jean-Marie Kanda, le mardi 17 septembre 2024, lors du panel axé sur l’avancement de l’étude d’aménagement pour la zone économique spéciale RDC-Zambie, en marge du Forum RDC-Afrique.
En effet, à la question de savoir à quand la prochaine batterie, le professeur Jean-Marie Kanda estime qu’à ce stade, l’attention devrait être tournée vers le raffinage. « Pour l’instant, je m’attele à ce qu’il y ait le premier raffineur de cobalt et de lithium lorsqu’ils seront produits en RDC », a-t-il indiqué. Pour lui, « la première étape cruciale vers laquelle on est supposé chercher des investissements, c’est le raffinage « . C’est ainsi qu’il préconisé le raffinage des métaux critiques et stratégiques (cuivre et cobalt) en RDC.
D’après le professeur, l’étape du raffinage requiert un timing estimé à 2 ans. « Il faut donc raffiner les métaux que nous avons ici, notamment le cobalt qui est assez produit. Par ailleurs, on oublie souvent de parler du cuivre. On devrait en réalité en parler puisque le cuivre est le premier support de toutes les cellules des batteries. Après l’étape de raffinage qui peut prendre 2 ans, d’autres étapes vont suivre. Néanmoins, à ce stade, je ne pourrais pas avoir la certitude quant au temps précis du projet étant donné que ce dernier constitue un processus, qui exige notamment des moyens conséquents « , a-t-il expliqué.
Un autre défi qui se pose avec acuité pour le secteur minier africain, renseignent des experts lors dudit panel, reste l’absence des technologies ainsi que du capital humain de qualité capable de porter la compétitivité des États, notamment la RDC.
De l’avis du professeur Jean-Marie Kanda, à ce jour, il ne suffit pas d’avoir simplement des ressources naturelles, mais il faut aussi avoir des technologies et de compétences pour certifier les stocks stratégiques. Dans cette optique, Il a insisté sur le fait que la RDC devrait raffiner localement ses produits pour attirer des investissements, des entreprises de certification technologique comme USA et bien d’autres.
Une étude de la Banque mondiale calquée sur le secteur minier des pays africains renseigne que raffiner localement les minérais en RDC devrait entrainer des retombées économiques bénéfiques majeures. En 2022, selon la même étude, le secteur minier représentait 30 % du PIB et 90 % des exportations du pays. Raffiner les minerais comme le cobalt peut multiplier leur valeur par 2 à 10 fois. Par exemple, le cobalt raffiné vaut environ 80 000 USD la tonne, contre 40 000 USD le minerai brut.
Ainsi, en créant des infrastructures locales, indique un expert, la RDC pourrait réduire sa dépendance envers des pays comme la Chine qui raffine plus de 80 % du cobalt mondial, tout en créant des milliers d’emplois qualifiés et augmentant ses recettes fiscales.
Flory musiswa