Le gouvernement congolais pose un nouveau jalon dans sa stratégie de transformation locale des ressources naturelles. À travers un projet pilote soutenu par l’État, la République démocratique du Congo envisage sérieusement de mettre fin à l’exportation de minerais à l’état brut, en particulier le cuivre et le cobalt.
Ce tournant majeur a été au cœur des échanges entre le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, et Eddy Kioni, promoteur de la société Buenassa et porteur du projet. L’objectif : accélérer la valorisation locale des minerais dits critiques, en phase avec la vision du président Félix Tshisekedi pour une économie plus souveraine et industrialisée.
« Avec un premier appui de 3,5 millions USD du FPIRDC, je suis heureux d’apprendre que les études de cadrage sont achevées, et que les études de pré-faisabilité et de faisabilité sont désormais en cours », a déclaré Julien Paluku sur compte X.
Un projet structurant pour la région
Ce projet ambitieux prévoit une production annuelle de 120 000 tonnes de cathodes de cuivre et de 20 000 tonnes de sulfate de cobalt. Il s’inscrit dans la dynamique régionale du corridor de Lobito, une initiative stratégique pour relier les richesses minières du Grand Katanga aux ports de l’Atlantique via la Zambie et l’Angola.
Pour le ministre Paluku, ce projet représente une aubaine économique pour le pays : il permettra non seulement de créer de la valeur sur place, mais aussi de réduire la dépendance aux exportations de matières premières non transformées, un enjeu géostratégique majeur pour la RDC.
Porté par Buenassa, ce projet de raffinerie témoigne de la volonté du gouvernement de changer de paradigme économique. À travers l’appui du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) et du Fonds de Promotion des Investissements en RDC (FPIRDC), les autorités misent sur une industrialisation axée sur les ressources locales, afin de mieux capter les retombées de l’exploitation minière.
Azarias Mokonzi