La tension est montée d’un cran à Kipushi, dans la province du Haut-Katanga, où plusieurs jeunes issus de la communauté autochtone ont démarré une série des manifestations depuis lundi 4 août 2025, pour réclamer leur intégration au sein de la société minière Kipushi Corporation (KICO). Ces derniers accusent l’entreprise de privilégier des travailleurs venus d’autres localités, au détriment de la main-d’œuvre locale.
La mobilisation a débuté par le blocage des accès principaux de l’entreprise. Certains manifestants ont menacé de brûler des pneus pour se faire entendre. L’intervention rapide des forces de l’ordre a permis de disperser la foule sans heurts majeurs ni violences signalées.
« Trop, c’est trop. Nous avons des diplômés, des jeunes compétents ici à Kipushi, mais KICO recrute ailleurs. Ce n’est pas juste ! », a dénoncé l’un des manifestants qui a parlé sous couvert d’anonymat.
Dialogue engagé avec les autorités locales
Informé de la situation, le bourgmestre de Kipushi, Michel Kasanda, s’est rendu sur les lieux pour apaiser les tensions et recueillir les revendications des jeunes. Il a promis de transmettre leurs doléances aux responsables de KICO, tout en appelant au calme.
« Je comprends la frustration des jeunes. Mais je les invite à éviter toute forme de violence. Il faut dialoguer. L’entreprise ne peut pas employer tout le monde, mais elle doit aussi prendre en compte les besoins de la communauté locale », a déclaré le bourgmestre.
Michel Kasanda a par ailleurs rappelé que KICO a contribué à plusieurs projets de développement communautaire, notamment dans les domaines de l’approvisionnement en eau potable et des infrastructures routières.
Une pression sociale croissante sur les entreprises minières
Cette manifestation traduit une pression sociale de plus en plus forte sur les entreprises minières opérant dans le sud-est de la RDC, où les communautés locales réclament davantage d’inclusion et de retombées économiques directes.
Alors que KICO continue ses activités sur l’ancien site de la Gécamines, plusieurs observateurs estiment que l’emploi local demeure un enjeu majeur de cohésion sociale. La suite dépendra de la capacité de l’entreprise à instaurer un dialogue sincère avec la population, en partenariat avec les autorités locales.
Pierre Kabakila