La Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo (CDMC) a réagi, aux sanctions imposées par le Bureau du Contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain. Dans un communiqué publié tard ce mercredi 13 août 2025, l’entité minière rejette catégoriquement les accusations de participation au commerce illicite de minerais et de collusion avec des groupes armés dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Selon le Trésor américain, la CDMC aurait opéré sur la plus grande concession minière de Rubaya (Nord-Kivu) et vendu des minerais issus de zones sous contrôle du groupe armé PARECO-FF, aujourd’hui remplacé par le M23. Des flux commerciaux vers deux sociétés chinoises basées à Hong Kong – East Rise Corporation Limited et Star Dragon Corporation Limited – auraient ensuite permis l’exportation de ces minerais, souvent via le Rwanda, vers les marchés internationaux.
« Nous sommes des victimes, pas des auteurs »
La CDMC réfute ces allégations, affirmant au contraire être la principale victime des conflits armés et du pillage qui sévissent dans la région.
« Nous ne sommes pas les auteurs, mais les premières victimes du conflit armé et du pillage qui ont déstabilisé cette région. La présence et la taxation de l’activité minière par les groupes armés tels que le PARECO-FF et, plus récemment, les rebelles du M23, ont empêché la CDMC d’exercer un contrôle sur sa concession », indique le communiqué.
Un site stratégique sous tension
Rubaya, aujourd’hui sous contrôle du M23, représente un enjeu économique majeur : il fournirait près de 15 % du coltan mondial, un minerai stratégique pour la fabrication d’appareils électroniques. Ce site minier est également au cœur de vives critiques concernant le travail des enfants et des femmes enceintes, en dépit de son interdiction par la législation congolaise et les mécanismes internationaux de traçabilité.
En plus de la CDMC, les sanctions américaines visent le PARECO-FF et les deux sociétés chinoises accusées de financer les activités de groupes armés et de participer à la contrebande minière.
Azarias Mokonzi