Le consortium « Congo n’est pas à vendre » (CNPAV), a appelé l’Etat congolais à reviser le contrat qu’il a signé avec le groupe Ventora de l’homme d’affaire israélien, Dan Gertler. Cette association se dit « scandalisée » sur le fait que le gouvernement congolais au lieu « d’exiger une compensation sur les milliards perdus les 20 dernières années », s’engage à payer 251 millions USD à Gertler conformément aux clause de cet accord.
Cette association de la société civile a salué la volonté dont a fait preuve le gouvernement congolais en publiant cet accord mais en revanche elle s’est indignée sur son contenu et a exprimé son regret en énumérant différents points qui dérangent. Parmi ces points, il y a notamment l’abandon par la RDC de toutes poursuites contre la firme suisse.
« D’abandonner toutes poursuites et réclamations contre lui malgré les nombeux indices de corruption relatifs aux affaires de M.Gertler en RDC. De lui laisser collecter indûment les royalties d’au moins 250.000 USD par jour pendant plus de 10 années à venir. De plaider pour la levée des sanctions américaines bien que le même gouvernement Congolais qualifie M. Gertler comme (l’architecte du système de bradage des richesses de la RDC) », s’indigne le CNPAV.
Enfin ces organisations ont réitéré leur recommandation au gouvernement de « réviser du fond en comble » le protocole d’accord entre Ventora et la RDC.
L’accord montre que le Congo a accepté de payer à Ventora 240,7 millions d’euros (251,6 millions de dollars) pour régler les « dettes dues à Ventora », tandis que Ventora a accepté de payer 57 millions d’euros à la société minière congolaise Gécamines pour régler les redevances qui lui sont dues.
L’accord du 24 février a été signé par la ministre congolaise de la justice Rose Mutombo Kiese et le directeur du développement de Ventora Henri Tungavo Ntoko. Le ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, a déclaré que l’accord avait été rendu possible parce que Ventora était coincé entre le différend avec le Congo d’une part, et les sanctions américaines d’autre part.
«Parce qu’ils ont contribué à obtenir ce résultat, nous considérons les sanctions américaines comme bénéfiques et
salutaires, contribuant à faire avancer la cause de notre pays, mais en même temps, si les sanctions continuent, elles menaceront notre capacité à exploiter ces actifs », a-t-il déclaré aux journalistes lors de la conférence de presse.
Kazadi a déclaré que l’accord était « urgent », en partie parce que les actifs comprennent des champs pétrolifères dans le lac Albert, et que la possibilité d’exploiter les ressources pétrolières est « relativement limitée » en raison de la poussée mondiale vers la décarbonation.
Emmanuel Lufiauluisu