Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a procédé à la mise en place d’une coordination spéciale d’experts chargée de piloter les discussions avec l’administration américaine dans le cadre du partenariat stratégique « minerais contre soutien militaire ». Ce deal, crucial pour Kinshasa, vise à renforcer les capacités sécuritaires du pays face aux conflits armés dans l’Est, et à structurer les relations avec Washington dans le cadre de l’accord de paix sous l’égide des États-Unis avec le Rwanda.
Une coordination mixte pour structurer un partenariat stratégique
Cette coordination a pour mission de formaliser et accélérer les négociations sur ce partenariat minier et sécuritaire. Elle se compose de trois personnalités issues du cabinet du président, dont deux ministres :
Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’État en charge des Affaires étrangères ;
Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, ministre des Mines ;
ainsi que Guy-Robert Lukama Nkunzi, président du Conseil d’administration de la Gécamines SA, la plus grande entreprise minière publique de la RDC.
L’expertise juridique intégrée au processus
La coordination est également renforcée par des experts juridiques de haut niveau, notamment Me Pascal Agboyibor, avocat associé du cabinet ASAFO & CO, reconnu pour son expertise dans les secteurs de l’énergie, des mines, des infrastructures et du développement de projets en Afrique.
Un secrétariat technique, appuyé par un groupe de 22 experts, accompagnera cette équipe. Leur rôle consistera à produire des rapports réguliers sur l’état d’avancement des négociations, ainsi que sur les résultats de la mise en œuvre de l’accord. La Cominière SA (entreprise publique du secteur minier) et le Cadastre minier font partie de ces experts techniques.
Kinshasa veut aller vite
Pour Kinshasa, cette étape est stratégique. Il s’agit d’accélérer les discussions et de soutenir la mise en œuvre concrète du partenariat RDC–USA. Cette coordination vient en renfort aux actions déjà engagées par la présidence, qui s’appuie notamment sur les services du cabinet de lobbying américain Von Batten-Montague-York. Ce cabinet joue un rôle d’intermédiaire entre les autorités congolaises et l’administration américaine, y compris celle de Donald Trump, afin de faire avancer le processus diplomatique.
Un accord stratégique, mais sous conditions
L’accord tant espéré par Kinshasa vise à stabiliser les régions en conflit, tout en valorisant les ressources naturelles stratégiques du pays. Mais pour qu’il porte ses fruits, plusieurs conditions devront être remplies :
- La transparence des négociations ;
- Le respect du cadre légal congolais ;
- Et surtout, la capacité à garantir des retombées économiques équitables pour l’ensemble de la population congolaise.
Daniel Bawuna