Le marché mondial du cobalt s’apprête à connaître un excédent significatif en 2024, avec une prévision d’excédent atteignant 37 000 tonnes, d’après des insights du Cobalt Institute pour l’année 2024.
Ce constat fait suite à des déclarations de la compagnie CMOC, le premier producteur mondial de cobalt, qui a signalé une réduction progressive du taux de croissance de l’offre pour le second semestre de l’année.
Les analystes attribuent cet excédent anticipé principalement à une augmentation substantielle de la production sur le site de la mine Kisanfu en République Démocratique du Congo (RDC), qui devrait produire 23 000 tonnes supplémentaires par rapport à 2023.
Par ailleurs, la mine Tenke Fungurume, également gérée par CMOC, prévoit une hausse de 14 000 tonnes.
Demande en recul
Cependant, cette augmentation de l’offre coïncide avec un ralentissement de la demande, surtout dans le secteur des véhicules électriques (VE). L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe un fléchissement des ventes de VE en 2024, ce qui pourrait mettre la pression sur les prix du cobalt.
À la bourse des métaux de Londres, en revanche, le prix de la tonne de cobalt a chuté de 20 % depuis janvier 2024, se maintenant à environ 24 300 dollars.
Perspectives de prix
Fitch Ratings prévoit que le prix du cobalt devrait se situer entre 25 000 et 26 000 dollars la tonne jusqu’en 2027, loin des sommets historiques de plus de 80 000 dollars atteints en 2022.
Les prévisions du Cobalt Institute suggèrent que cet excédent pourrait se prolonger jusqu’en 2025, avec des analystes anticipant un surplus jusqu’en 2028.
Dans cette optique, il ressort que la dynamique actuelle pose des questions critiques pour l’avenir du marché du cobalt. Cet aspect de chose pourrait, d’une part, représenter une opportunité d’achat pour les investisseurs et un défi pour les producteurs face à un environnement économique en mutation rapide, d’autre part.
Flory Musiswa