Nouvelle plaque tournante de l’extraction du cuivre et du cobalt sur le continent africain, la République démocratique du Congo a officiellement pris le devant sur son voisin situé au sud-est, la Zambie ; qui toutefois grâce aux efforts déployés par son gouvernement dans la restauration de l’industrie devraient attirer des investisseurs et stimuler son secteur minier.
La réglementation minière et le régime en Zambie ne facilitaient pas l’exploitation minière, il y a près de deux ans. Cependant, après son accession à la magistrature suprême, Hakainde Hichilema, actuel Chef de l’État zambien, a introduit des réglementations et des initiatives pour développer l’industrie de son pays. Cerise sur le gâteau, le gouvernement de la Zambie s’est également fixé pour objectif : une hausse de production de cuivre de 800 000 t/a à trois millions de tonnes par an d’ici 2026.
Comme indiqué par le directeur de la terre et de l’environnement de WSP Afrique, Ralph Heath, la Zambie a mis en place de nombreuses incitations pour attirer les investisseurs, parmi celles-ci on retrouve : la réduction d’un taux de redevance mobile pour les mines, et bien que le taux de redevance ait diminué, le prix du cuivre a augmenté, ce qui est bénéfique pour les investisseurs et la Zambie.
« L’exploration a augmenté […] en grande partie à cause de la confiance que le président Hakainde Hichilema a inspirée en disant qu’il voulait faire de l’exploitation minière la première source de revenus pour la Zambie. C’est une très bonne initiative qui se déroule en Zambie », a-t-il ajouté.
Attirance de plusieurs investissements en capital de sociétés minières
Actuellement, la Zambie attire de plus en plus d’investissements en capital de sociétés minières telles que le mineur de cuivre, First Quantum Minerals, et le mineur diversifié, Anglo American. En même temps, l’exploration a également connu une augmentation, tandis que les licences environnementales et les processus d’autorisation sont devenus plus faciles, encourageant par conséquent les sociétés minières à investir en Zambie.
Tout en soulignant que les efforts déployés maintenant nécessiteront de nombreuses années pour transformer complètement l’industrie minière, Ralph Heath a expliqué que la Zambie doit veiller à ce que les efforts d’exploration « portent leurs fruits ».
« Cependant, alors que l’augmentation de la production pour atteindre l’objectif du pays de trois millions de tonnes par an se traduira par des avantages pour le pays et les investisseurs, la Zambie devra également améliorer l’enrichissement dans le pays », a déclaré le directeur de la terre et de l’environnement de WSP Afrique.
A ce jour, il existe une certaine valorisation dans le pays, avec du minerai de la République démocratique du Congo enrichi en Zambie et ensuite transporté vers les ports sud-africains pour l’exportation. Cependant, la Zambie souhaite améliorer considérablement ses installations d’enrichissement.
« Un processus d’enrichissement amélioré peut entraîner une diminution des volumes de produits d’exportation pour l’enrichissement et assurer plus de produits à valeur ajoutée pour le pays », a précisé Ralph Heath.
La protection des investissements, les accords de promotion et les ZES … ces mesures utilisées par la Zambie pour inciter les investissements
La Zambie demeure confrontée au défi d’exporter efficacement ses produits – en s’appuyant largement sur le transport routier vers les ports sud-africains – et ce, malgré des améliorations. A cet effet, Ralph Heath a suggéré qu’une ligne de chemin de fer pourrait acheminer l’essentiel du produit vers les ports d’Afrique de l’Est, plutôt que vers ceux d’Afrique du Sud, surmontant ainsi ce défi.
« Cependant, cela nécessite des investissements, et investir dans un système de transport plus efficace et fiable serait considérablement bénéfique compte tenu de l’état des chemins de fer en Afrique du Sud et de l’inefficacité du transport des produits vers les ports du pays », a-t-il expliqué.
A cet effet, il a souligné que, pour créer une plus grande efficacité des exportations, des investissements sont nécessaires dans le cadre de partenariats public-privé (PPP) et de co-investissements avec les gouvernements.
La Zambie envisage diverses mesures pour inciter les investissements, telles que la protection des investissements, les accords de promotion et les zones économiques spéciales (ZES), qui sont « encourageantes ». Des accords de protection et de promotion des investissements garantiraient que les ressources des investisseurs ne seront pas nationalisées en cas de changement de régime, par exemple. Les ZES et les exportations bénéficieront d’une exonération fiscale pendant dix ans, ce qui incitera davantage les investisseurs.
En outre, pour le directeur de la terre et de l’environnement de WSP Afrique, posséder une législation et des réglementations claires, ainsi que des moyens d’ exploration et d’octroi de licences plus rapides et plus faciles, sont essentiels pour attirer les investissements et les PPP. En même temps, il a conclu en affirmant s’attendre avec « impatience » de voir le plein impact des efforts de la Zambie.
« Si elle produit les résultats escomptés, la Zambie et la République démocratique du Congo pourraient devenir les plus grands producteurs de cuivre et de cobalt au monde, ce qui profiterait à l’économie régionale », a révélé Ralph Heath.
Monge Junior Diama