Face à l’expansion rapide des projets miniers dans la province du Lualaba, l’Observatoire Africain des Ressources Naturelles (AFREWATCH) a organisé, du 11 au 12 juillet 2025 à Kolwezi, un atelier de renforcement des capacités destiné aux communautés locales. Objectif : leur fournir des outils juridiques et techniques pour défendre leurs droits dans les processus de délocalisation, d’indemnisation et de réinstallation — souvent conduits de manière abusive par certaines entreprises minières.
Une initiative ancrée dans le contexte de la transition énergétique

Alors que la transition énergétique mondiale intensifie la demande en minerais stratégiques, le Lualaba connaît une ruée sans précédent vers le cobalt, le cuivre et d’autres ressources critiques. Cette intensification de l’activité extractive entraîne des déplacements massifs de populations. AFREWATCH tire la sonnette d’alarme : ces délocalisations s’effectuent « trop souvent sans respect des droits humains ni du cadre légal applicable », créant précarité et injustices sociales durables.
Durant les deux jours de formation, tenus à la salle Imakulata de Kolwezi, les représentants de plusieurs communautés — Tshabula, Israël, Kaponda, Katayo et Tshingitshingi — ont été sensibilisés aux textes de loi congolais et aux standards internationaux régissant les déplacements forcés.

L’atelier, animé par Jean-Pierre Lwamba, chargé du programme des droits humains au sein d’AFREWATCH, s’est articulé autour de plusieurs modules essentiels : compréhension des notions de délocalisation, indemnisation et réinstallation ; principes fondamentaux des droits humains ; et rôle des services étatiques concernés.
« Les communautés font face à des pratiques abusives. Trop souvent, elles sont déplacées sans être indemnisées correctement, ni accompagnées dans la restauration de leurs moyens de subsistance. Cela les plonge dans une précarité persistante. Il est donc crucial de les renforcer pour qu’elles soient capables de faire valoir leurs droits », a souligné Jean-Pierre Lwamba.
Une démarche pour la justice sociale et environnementale

En dotant les communautés des connaissances juridiques et techniques nécessaires, AFREWATCH entend rééquilibrer les rapports de force entre sociétés minières et populations locales. L’ONG rappelle que dans un État de droit, l’exploitation des ressources naturelles ne doit pas se faire au mépris de la dignité humaine ni de la justice sociale.

Cette formation s’est inscrite dans une dynamique plus large de plaidoyer pour une gouvernance minière plus responsable, fondée sur le respect des droits humains, la protection de l’environnement et la valorisation des communautés affectées.