Les États-Unis s’engagent à débloquer un montant de 250 millions de dollars pour relier le corridor de Lobito entre l’Angola et la République démocratique du Congo à la Zambie. Cette information a été communiquée par Amos Hochstein, conseiller à l’Énergie du Président américain Joe Biden.
Cette annonce a été faite lors d’un sommet à Lusaka, en présence du président zambien Hakainde Hichilema et de Samaila Zubairu, PDG de l’Africa Finance Corporation (AFC).
Ce protocole d’accord vise à mobiliser les financements nécessaires pour la construction d’une ligne de chemin de fer de 800 kilomètres, d’un coût estimé à plusieurs milliards de dollars, qui sera reliée à la section du corridor de Lobito arrivant en RDC.
Les États-Unis et leurs partenaires se sont déjà engagés à hauteur d’un milliard de dollars pour ce projet. L’AFC a été désignée pour coordonner les efforts du secteur privé dans le développement de ce projet ambitieux.
Amos Hochstein a précisé que les travaux devraient commencer en 2026 et que la ligne ferroviaire reliant l’Est de l’Angola au Nord-Ouest de la Zambie devrait être opérationnelle d’ici 2028. Cependant, le Président zambien a qualifié le corridor de Lobito et son extension jusqu’en Zambie d’opportunité «unique dans une vie» pour son pays.
Le corridor de Lobito est une route commerciale d’une importance cruciale pour l’approvisionnement en cuivre et en cobalt, deux métaux essentiels à la transition énergétique, des pays d’Europe et d’Amérique.
Le corridor va faciliter le transport des minerais partant des mines du sud de la RDC aux marchés internationaux via le port de Lobito en Angola. Afin de renforcer cette voie d’approvisionnement stratégique, un protocole d’accord a été signé en octobre 2023 entre l’AFC, la Banque africaine de développement (BAD), les gouvernements angolais, zambien et congolais, ainsi que les États-Unis et l’Union européenne.
La Zambie cherche à attirer les investisseurs afin de tripler sa production annuelle de cuivre d’ici 2030, et le développement du corridor de Lobito peut constituer un atout majeur en réduisant les coûts logistiques.
Actuellement, les mines de cuivre et de cobalt en Zambie autant qu’en RDC, sont confrontées à des délais d’expédition prolongés et à des coûts élevés de transport par camion vers les ports tanzaniens et sud-africains.
Selon Ivanhoe Mines, qui exploite le complexe de cuivre Kamoa-Kakula en RDC, la distance entre sa mine et le port angolais de Lobito représente la moitié de celle parcourue jusqu’au port de Durban en Afrique du Sud. Ivanhoe a récemment signé un accord pour exporter annuellement jusqu’à 290.000 tonnes de cuivre via le corridor de Lobito.
Il convient de noter que ce soutien financier des États-Unis et des autres partenaires, permettra de renforcer l’infrastructure de transport dans la région et de faciliter l’exportation de ces minerais essentiels vers les marchés mondiaux.
La réalisation de ce projet contribuera également à stimuler l’économie de la région et à créer des nouvelles opportunités d’investissement et d’emplois.