Le mouvement du 23 mars (M23), soutenu activement par le Rwanda, continue de mener ses opérations dans la partie Est de la République démocratique du Congo – riche en matières premières – où, il perpètre des meurtres, recels, vols et pillages systématiques des minerais congolais.
Le territoire de Masisi situé dans la province du Nord-Kivu, extrêmement riche en coltan et cassitérite, ne dérobe pas à cette manière de faire du M23. Il est depuis jeudi 15 juin devenu le théâtre des affrontements, qui se sont soldés par l’occupation d’au moins trois villages dans le groupement de Bashali Mukoto, par les éléments du M23.
« Les rebelles du M23 ont investi, jeudi soir, les villages Kasura, Butale, Lwama vers la localité de Mbati à l’issue des violents combats qui les ont opposés presque toute la journée aux combattants locaux du groupe de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), coalisés à ceux du groupe Nyatura », indiquaient des sources locales contactées par la radio onusienne.
Aucun bilan de ces affrontements entre le M23 et les groupes armés locaux n’a été annoncé ; toutefois, dans ces villages passés sous possession du M23, plusieurs maisons appartenant aux familles proches des combattants Nyatura, ont été incendiées, obligeant la population de cette partie de la République, à fuir vers les villages voisins de Buhato, Kinyana, Kise.
En mars dernier, près de 19 organisations de la société civile se disaient extrêmement « préoccupées » et « inquiètes » de la contamination de la chaîne d’approvisionnement des minerais dans les zones occupées par le M23 notamment dans le territoire de Masisi où le coltan et la cassitérite sont exploités à souhait par ces rebelles, sans être inquiétés.
Et deux mois plus tard, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) annonçaient avoir le total contrôle du territoire riche en minerais de Masisi, qui était désormais « passé sous contrôle de l’armée loyaliste ». A cette occasion, l’autorité provinciale avait même annoncé la reprise des activités minières dans cette partie du pays.
Mais la reprise des activités du M23 – en violation des résolutions de Luanda et du processus de paix engagé depuis plusieurs mois – a ralenti ce nouveau départ d’exploitation minière que tentait de donner les autorités congolaises à certains villages et cités situés dans le territoire de Masisi.
Monge Junior Diama