En dépit des sanctions internationales imposées aux dirigeants de l’AFC-M23 pour violations massives des droits humains et utilisation d’enfants dans des activités militaires et économiques, la situation reste préoccupante dans la cité minière de Rubaya, frontalière de l’Ouganda. Les rebelles continuent d’y renforcer la présence d’enfants dans les sites miniers, selon plusieurs sources concordantes.
Un acteur de la société civile, également expert minier, s’est exprimé sous anonymat. Il dénonce une situation alarmante :
« Le nombre d’enfants augmente dans les carrés miniers à Rubaya. Malgré la loi minière qui interdit formellement leur présence dans ces espaces, les rebelles s’en moquent et permettent l’accès des enfants aux sites miniers », a-t-il déclaré.
Une exploitation économique cynique
D’après cette source, les enfants sont utilisés comme main-d’œuvre bon marché au service des groupes armés, notamment pour faciliter la contrebande minière.
« Ils profitent de la vulnérabilité des enfants. Ils savent que ces derniers ne seront pas exigeants ni revendicatifs. C’est pourquoi ils ferment les yeux et les utilisent à leur avantage. »
Il ajoute que cette exploitation constitue une menace future :
« L’avenir de ces enfants est sacrifié. Ils deviennent des bombes à retardement. Il est urgent que la communauté internationale renforce la pression sur ces groupes armés pour sauver la vie et l’avenir de ces enfants. »
Appel à la restauration de l’autorité de l’État
La société civile appelle également le gouvernement congolais à prendre ses responsabilités :
« Il est de la responsabilité du gouvernement de restaurer l’autorité de l’État dans cette zone riche en ressources mais livrée à la prédation. »
Depuis plus de deux ans, la cité stratégique de Rubaya reste sous contrôle du M23, accusé de multiples violations des droits de l’homme, notamment dans les zones minières où s’intensifient les activités illégales, y compris l’exploitation d’enfants.
Azarias Mokonzi