Alors que les négociations entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis autour d’un partenariat stratégique dans le secteur minier se poursuivent, les appels à plus de transparence se multiplient, tant à Kinshasa qu’à Washington.
À la recherche d’un appui américain renforcé, notamment pour stabiliser l’Est du pays, le gouvernement congolais mise sur cet accord pour renforcer sa coopération bilatérale. Mais de nombreuses voix s’élèvent pour demander des garanties claires et un cadre de gouvernance rigoureux.
Une lettre adressée à la Maison Blanche
À Washington, cinq parlementaires américains ont récemment adressé une lettre à Massad Boulos, conseiller spécial du président Donald Trump pour l’Afrique, dans laquelle ils font part de leurs inquiétudes face au manque de transparence qui entoure les discussions en cours.
Selon Radio France Internationale (RFI), qui a révélé l’information ce jeudi 5 juin 2025, les élus veulent des éclaircissements sur le contenu des échanges bilatéraux, en particulier sur les modalités d’accès aux ressources naturelles congolaises et leur gestion.
Ils redoutent que, sans garde-fous ni mécanismes de contrôle, ce partenariat ne favorise ni la transparence ni le développement durable, et qu’il puisse même aggraver les problèmes de corruption ou de conflits.
Des inquiétudes également en RDC
En RDC, la société civile et certains experts s’interrogent également. Jean-Pierre Okenda, spécialiste de la gouvernance du secteur minier, alerte sur l’opacité des pourparlers. Il rappelle le précédent du contrat sino-congolais de 2008, souvent critiqué pour son manque d’équilibre et ses faibles retombées concrètes sur les infrastructures du pays.
« Il est essentiel que les autorités congolaises clarifient leur position et publient les grandes lignes de l’offre faite aux Américains. Il faut savoir ce que le gouvernement propose exactement et dans quelles conditions les ressources naturelles seront mises à disposition », insiste-t-il.
Outre les questions économiques et stratégiques, les parlementaires américains souhaitent également comprendre comment les enjeux humanitaires et de paix seront intégrés dans ce partenariat. Ils demandent à être informés officiellement de l’avancement des discussions, notamment sur la Déclaration de principes signée en avril entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis.
Pierre Kabakila