Les opérateurs miniers en République Démocratique du Congo (RDC) ont produit 1 738 800 tonnes de cuivre au cours des sept premiers mois de 2024, selon les dernières données publiées par la Banque Centrale du Congo (BCC).
Cette performance confirme le rôle de la RDC comme l’un des principaux producteurs mondiaux de cuivre, une ressource stratégique pour l’économie mondiale, avec l’expansion des technologies vertes telles que les véhicules électriques et les énergies renouvelables.
Cependant, l’analyse de ces chiffres révèle un contraste frappant entre les contributions des entreprises privées et celles de la Gécamines, entreprise publique. Avec seulement 3 453 tonnes produites sur cette période, la Gécamines qui fut autrefois le fer de lance de l’industrie minière congolaise peine à retrouver son influence. Cette faible performance met en lumière les défis persistants auxquels l’entreprise fait face, notamment la sous-capitalisation, des infrastructures vieillissantes et une gestion peu dynamique.
L’écart de production entre la Gécamines et les entreprises privées démontre la domination croissante des multinationales dans le secteur minier de la RDC. Ces acteurs privés, souvent mieux financés et technologiquement avancés, continuent de capturer la majorité des parts de marché.
Cette situation, renseignent des experts, soulève des questions cruciales sur la capacité de l’État congolais à tirer pleinement profit de ses ressources naturelles et sur l’importance de réformes visant à revitaliser les entreprises publiques.
À titre comparatif, en 2023, la RDC avait produit plus de 2,8 millions de tonnes de cuivre. Bien que les chiffres de 2024 ne couvrent que les sept premiers mois, la tendance actuelle suggère que la production de cette année pourrait dépasser celle de 2023, sous l’impulsion de la demande mondiale accrue.
Toutefois, cette croissance de la production devra s’accompagner de stratégies de gestion durable des ressources et de politiques favorisant une meilleure répartition des bénéfices pour les populations locales.
Il sied d’indiquer que la RDC, nonobstant quelques pertubarions constatées, continue de s’affirmer comme un acteur clé du marché mondial du cuivre. L’avenir de son secteur minier dépendra en grande partie de sa capacité à moderniser ses infrastructures, à renforcer la gouvernance de ses entreprises publiques et à maximiser les retombées économiques pour ses citoyens.
Flory musiswa