La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda travaillent à la finalisation d’un cadre économique ambitieux visant à réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement en minéraux. Cet accord, qui s’inscrit dans la continuité du traité de paix signé à Washington en juin, inclut une collaboration avec des partenaires internationaux, notamment les États-Unis.
Un accord pour attirer les investissements
Selon un projet de cadre de 17 pages consulté par Reuters et cité par Mining.com, Kinshasa et Kigali s’engageraient à des réformes réglementaires destinées à réduire le commerce illicite et à renforcer la transparence dans le secteur minier. L’objectif affiché est double : mettre fin aux conflits meurtriers dans l’Est de la RDC et faciliter l’arrivée de milliards de dollars d’investissements occidentaux dans une région riche en cobalt, cuivre, tantale et or.
Le document propose notamment : la mise en place de mécanismes de transparence externes, des inspections par des tiers sur les sites miniers, le développement de zones économiques spéciales transfrontalières, ainsi qu’un sommet annuel consacré à l’intégration économique régionale.
Des obstacles majeurs à la mise en œuvre
Mais derrière ces ambitions économiques, les tensions militaires persistent. Un diplomate occidental, sous anonymat, a rappelé que plusieurs processus de paix restent « au point mort ». Le Rwanda n’aurait pas retiré ses troupes de l’Est congolais, tandis que les opérations militaires promises par Kinshasa contre les FDLR n’ont pas encore été lancées.
Un responsable congolais a confirmé cette position : « Kinshasa ne peut envisager une coopération économique avec Kigali tant que son armée occupe une partie du territoire national. »
Ces divergences montrent que la sécurité demeure indissociable de la stabilité économique. Pourtant, lors de l’accord de Washington, les deux pays avaient réitéré leur engagement à garantir que le commerce des minéraux ne finance plus les groupes armés.
Pierre Kabakila