C’est le lundi 27 mars prochain, qu’aura lieu dans la capitale congolaise, Kinshasa, conformément au compte-rendu de la 91ème réunion du Conseil des ministres, la signature de l’accord-cadre relatif à la création des Zones économiques spéciales (ZES) consacrées exclusivement à la production des précurseurs pour batteries, des batteries et véhicules électriques entre la RDC, la Zambie, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et Afreximbank.
Comme renseigné par le ministère de l’Industrie, la signature quadripartite de cet accord-cadre précédera ainsi le lancement d’une étude de préfaisabilité qui aura pour objectif principal de « concevoir un plan d’exécution et un modèle opérationnel pour la création et l’exploitation de la ZES transfrontalière ».
En plus de cette conception, cette étude visera aussi l’identification des principaux défis à relever afin de faciliter la création et l’exploitation de la ZES transfrontalière, ainsi que l’élaboration d’un plan de financement et des stratégies de mobilisation de fonds, et la conception d’une stratégie de promotion des investissements dédiés à la ZES.
« Le marché des batteries électriques est un grand marché, si on arrive à capter seulement 10% de ce marché et qu’on injecte dans l’économie congolaise, ça va être un boom. Quand vous voyez le PIB de toute l’Afrique c’est moins de 2 mille milliards ou tout au plus 2 mille milliards. C’est moins que le PIB du Japon qui est de 4 mille milliards, le Japon a un PIB supérieur à l’ensemble des pays africains, ce qui est inacceptable. C’est des projets comme celui-ci qui vont aider l’Afrique si on fait une chaîne des valeurs africaine qui prend tous les pays producteurs de ces composantes qui entrent dans la fabrication », a expliqué Julien Paluku, ministre national de l’Industrie.
Mise en place du Conseil congolais de batterie
En fin septembre dernier, le projet de décret portant création, organisation et fonctionnement du Conseil congolais de batterie (CCB) a été adopté par le gouvernement congolais. Présenté par le ministère de l’industrie, Julien Paluku, cet établissement public est la structure technique censée suivre et évaluer la matérialisation des engagements du Chef de l’État dans le cadre de l’exécution des projets de la chaîne des valeurs compétitives des batteries électriques.
« Le Conseil congolais de la batterie collaborera avec des Conseils des batteries d’autres États en fonction des accords de coopération entre lesdits États et la RDC », indiquait Julien Paluku.
Signature d’un mémorandum d’entente pour l’exploitation de minerais stratégiques à Copperbelt
Le 13 décembre 2022, un mémorandum d’entente pour l’exploitation de minerais stratégiques avait été signé, entre la République démocratique du Congo, la Zambie ainsi que les États-Unis, au cours d’une cérémonie présidée par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi et son homologue zambien, Hakainde Hichilema.
C’est dans le but de développer un partenariat dans la production des minerais stratégiques dans la région de Copperbelt, qui est zone minière essentiellement productrice du cuivre, située entre la province de Copperbelt en Zambie et l’ex-province du Katanga en République démocratique du Congo, que ce protocole d’accord était signé entre Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, Christophe Lutundula et Stanley Kakubo, respectivement ministre congolais et zambien des Affaires étrangères.
La Présidence congolaise assurait qu’à travers ce mémorandum d’entente, la création d’une chaîne des valeurs des matières premières qui entrent dans la production de batteries pour voitures électriques est prévue dans la région du Copperbelt.
À travers cet accord, la Zambie et la RDC décidaient que les deux pays conviennent de créer un Conseil des batteries RDC-Zambie pour « superviser la mise en œuvre de l’accord de coopération pour la chaîne de valeur des batteries de voitures électriques au profit des deux pays ».
Pour rappel, la RDC et la Zambie entendent, via un projet commun, mettre en valeur leurs réserves de lithium, l’un des composants essentiels à la fabrication des batteries électriques. Lors d’une visite de travail à Lusaka, la capitale zambienne, Felix Tshisekedi et son homologue zambien, Hakainde Hichilema, avaient déjà signé un protocole d’accord portant sur la création d’une chaîne de valeur commune pour les secteurs des batteries et de l’énergie propre.
Monge Junior Diama