L’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) a réagi à la passation de pouvoir au ministère des Mines, exprimant à la fois un bilan mitigé du mandat de Kizito Pakabomba et de fortes attentes envers son successeur, Louis Watum.
Par la voix de son coordonnateur national, Léonard Zama, l’organisation salue la disponibilité et la représentation internationale du ministre sortant, mais regrette que son action n’ait pas permis de mettre fin à la politisation du secteur ni à l’influence excessive des acteurs politiques.
Un héritage lourd : chantiers inachevés
Selon l’IPDHOR, plusieurs dossiers restent en suspens :
- Absence de zones d’exploitation artisanale minière (ZEAs) pour encadrer l’activité des creuseurs ;
- Inventaire national des réserves minérales jamais finalisé ;
- Manque de politique claire sur les minerais critiques ;
- Envahissement illégal de concessions minières, notamment dans le cas de Boss Mining ;
- Relâchement du soutien au processus ITIE-RDC ;
- Conflits persistants entre exploitants artisanaux et entreprises, parfois meurtriers ;
- Exploitation artisanale illicite de l’or dans la province de la Tshopo.
Un profil prometteur… mais à l’épreuve des pressions politiques
Pour Léonard Zama, le nouveau ministre dispose de l’expertise nécessaire pour relever ces défis, à condition de s’entourer de collaborateurs compétents et de résister aux influences partisanes dans les nominations.
Les réformes prioritaires selon l’IPDHOR
L’organisation recommande à Louis Watum de :
- Définir une politique de gouvernance claire pour les minerais stratégiques ;
- Lancer une étude géologique nationale pour connaître précisément les réserves minérales ;
- Mettre fin à l’envahissement des concessions minières et exclure les acteurs politiques impliqués ;
- Éradiquer l’exploitation artisanale illicite de l’or ;
- Retirer les forces armées (FARDC, Garde républicaine) et les services illégaux des sites miniers.
L’IPDHOR conclut en souhaitant « plein succès » au nouveau patron des Mines, estimant que la transparence, la sécurité et la rentabilité du secteur dépendront de sa capacité à engager des réformes rapides et profondes.
Pierre Kabakila