La République Démocratique du Congo (RDC) étant au cœur des enjeux mondiaux liés aux minerais critiques, il est impératif que les bénéfices de ces ressources naturelles profitent avant tout à son peuple.
Le temps est venu de réévaluer l’approche face aux puissances étrangères et de reprendre le contrôle de des richesses nationales. Tel est le point de vue de plusieurs observateurs du secteur minier, à l’instar de Franck Fwamba. « Nous devons cesser d’être hypocrites et reconnaître que nous nous sommes laissés perdre », a déclaré cet analyste engagé dans la réflexion sur la souveraineté minière de la RDC, des propos tenus le 17 septembre dernier, à l’occasion de l’ouverture de la deuxième édition du Forum DRC Africa Battery Matters.
Pour lui en effet, l’Afrique, et plus particulièrement la RDC, doit comprendre que des puissances telles que les États-Unis, l’Union européenne, l’Australie et la Chine ont toutes leurs propres listes de minerais critiques. Cependant, ces listes ne sont pas les mêmes car elles sont basées sur les intérêts géostratégiques et les priorités de sécurité nationale de chaque pays.
Face à cette réalité, poursuit Franck Fwamba, la RDC, pays aux ressources inestimables, ne doit plus se laisser séduire par des discours flatteurs promettant que les batteries électriques, issues de minerais, seront bénéfiques pour le pays. « À ce jour, le peuple congolais a besoin d’énergie pour alimenter nos foyers et industries, pas simplement des batteries électriques destinées aux véhicules des autres nations », poursuit Frank Fwamba.
Une distinction qui doit guider les choix stratégiques de la nation
De l’avis de l’auteur, la maîtrise de la chaîne de valeur des minerais devrait être donc une priorité. Il est crucial que les congolais contrôlent et profitent directement de ces ressources stratégiques. « Nous devons tous nous unir, avec le soutien du Chef de l’État, pour faire comprendre que l’industrie minière du pays doit d’abord profiter aux congolaises et aux congolais », plaide Franck Fwamba.
Cette position s’inscrit dans la continuité de la lutte historique de la RDC pour sa souveraineté. « Nous nous sommes battus contre la colonisation, et nous avons eu gain de cause. Aujourd’hui, en tant que pays souverain, nous devons militer pour la diversification des partenariats », rappelle-t-il.
Selon lui, la diversification des partenariats permettrait à la RDC de se libérer de l’emprise de certains pays et d’affirmer son autonomie sur la scène internationale.
Des insights de plusieurs think tank renseignent que la RDC a le potentiel de devenir un hub de la production de batteries électriques, un secteur en pleine expansion dans le monde. Pour y parvenir, Franck Fwamba indique que la RDC doit s’assurer que sa production minière serve avant tout les intérêts du pays, notamment en matière d’emploi et d’infrastructure.
Quant à la sécurité, Franck Fwamba estime que le renforcement de la sécurité nationale, avec l’appui de partenaires internationaux, est également un enjeu majeur. Sur cet aspect de choses, a-t-il souligné, il est inadmissible que certains de nos partenaires continuent de soutenir des pays qui agressent la RDC.
Il sied d’indiquer que la RDC se trouve à un carrefour décisif. Alors que le monde se tourne vers les technologies vertes et les minerais critiques, il est crucial que le pays puisse maîtriser la chaîne de valeur de ses ressources, diversifier ses partenariats, et faire en sorte que l’industrie minière profite d’abord aux congolais.
Selon Franck Fwamba, en prenant ces mesures, la RDC pourra non seulement tirer profit de ses richesses, mais aussi jouer un rôle central dans l’économie mondiale de demain.
Flory musiswa