Le Directeur général du Cadastre minier (CAMI), Popol Mabolia, a lancé un appel fort au Parlement congolais, jeudi 5 juin 2025, en plaidant pour une reprise de contrôle nationale sur l’exploitation industrielle du cuivre et du cobalt, deux piliers de l’économie minière de la République démocratique du Congo.
S’exprimant devant la commission Environnement, Développement durable, Ressources naturelles et Tourisme du Sénat, Popol Mabolia a dénoncé la domination étrangère sur la production de ces ressources stratégiques. Selon les données présentées, plus de 60 % du cuivre congolais est extrait par les multinationales CMOC (Chine) et Glencore (Suisse), tandis que plus de 80 % de la production de cobalt est contrôlée par Ivanhoe Mines (Canada) et Zijin (Chine).
« L’État congolais est dépossédé de ses propres richesses. Les capitaux issus de l’exploitation de ces minerais s’évaporent à l’étranger, au détriment du développement national », a averti Popol Mabolia.
Face à ce constat, il a exhorté les parlementaires à initier une législation ambitieuse visant à rétablir la souveraineté de la RDC sur l’exploitation de ses ressources minières les plus précieuses.
Le rôle stratégique du Cadastre minier rappelé
La rencontre a aussi permis au DG du CAMI de rappeler le rôle central de son institution, bras technique du ministère des Mines, en charge de la gestion des droits miniers et de carrières. Popol Mabolia a insisté sur la nécessité d’un encadrement rigoureux des procédures d’octroi afin de garantir transparence et équité dans l’accès aux ressources naturelles du pays.
Le Directeur juridique, Cim’s Mulungulungu, a ensuite clarifié les deux voies existantes pour l’octroi des titres miniers : la procédure normale par dépôt de demande auprès du CAMI, et la procédure exceptionnelle par appel d’offres, encadrée par des exigences précises.
Cartographie minière et maîtrise du territoire
Le Directeur technique du CAMI, Blaise Kiza, a pour sa part présenté les avancées dans la cartographie minière grâce à l’intégration des Systèmes d’information géographique (SIG). Il a expliqué que l’ensemble du territoire congolais est subdivisé en 237 grands carrés géodésiques, chacun équivalant à 111 km de côté, selon le système WGS 84. Ces blocs sont à leur tour découpés en unités cadastrales de 84 hectares, utilisées pour l’attribution des droits miniers.
En clôture des échanges, la sénatrice Arlette Bahati Tito, présidente de la commission, a salué la qualité des échanges et a promis que son groupe parlementaire s’impliquerait activement dans l’élaboration de nouvelles propositions législatives destinées à optimiser la gouvernance du secteur minier congolais.
Pierre Kabakila