Une nouvelle révélation de The Sentry, une organisation spécialisée dans les enquêtes financières liées aux conflits, met en lumière l’ampleur du pillage des ressources congolaises orchestré par le Rwanda à travers son soutien au M23.
Selon Sasha Lezhnev, conseiller principal de The Sentry : « Depuis que le Rwanda a envahi l’Est de la RDC avec des troupes et un soutien au M23, il a exporté plus de 800 millions de dollars d’or illicite, notamment en provenance des mines congolaises désormais contrôlées par le M23. »
Ces révélations confirment les accusations portées par Kinshasa, qui dénonce depuis toujours le pillage de ses ressources naturelles par le Rwanda via des réseaux de contrebande.
Un appel aux sanctions contre les négociants d’or de zones de conflit
Face à cette situation, The Sentry exhorte la communauté internationale à prendre des mesures fortes contre les réseaux de commercialisation de cet or illicite.
« Les États-Unis et le Royaume-Uni devraient suivre l’exemple de l’Union européenne et sanctionner les négociants en or provenant de zones de conflit. Les banques et les bijoutiers devraient également signaler l’or exporté par le Rwanda, y compris celui destiné aux Émirats arabes unis », a recommandé l’organisation.
Cette déclaration met en avant la nécessité d’une coopération internationale pour freiner le commerce des minerais du sang, qui finance les groupes armés et alimente l’instabilité en RDC.
Un enjeu économique et sécuritaire majeur
- Le Rwanda est devenu un acteur clé dans l’exportation d’or en Afrique, malgré une absence de production minière significative sur son propre sol ;
- Les Émirats arabes unis figurent parmi les principales destinations de cet or, qui est ensuite blanchi et revendu sur le marché international ;
- La RDC, qui détient d’importantes réserves aurifères, voit ses richesses pillées au profit de réseaux de contrebande opérant sous le couvert du conflit armé.
Vers un durcissement des mesures internationales ?
L’appel de The Sentry intervient après les sanctions de l’Union européenne contre la raffinerie d’or de Gasabo et d’autres entités rwandaises impliquées dans ce commerce illicite.
Désormais, la pression s’accentue sur les États-Unis, le Royaume-Uni et les institutions financières internationales pour agir contre les acteurs impliqués dans ce pillage systématique.
Kinshasa, de son côté, continue à plaider pour un embargo ciblé sur les ressources pillées en RDC et revendues sous label rwandais.
L’enjeu est majeur : mettre un terme à l’exploitation illégale des ressources congolaises et couper les sources de financement des groupes armés qui déstabilisent l’Est de la RDC.
Junior Ngandu