Le Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures (GTTM&H) de la société civile du Sud-Kivu alerte sur la recrudescence du pillage des ressources naturelles depuis la prise de Bukavu par les rebelles de l’AFC/M23-RDF. Lors d’une réunion tenue le 6 mars 2025, les membres du GTTM&H ont dressé un état des lieux alarmant de la situation, dénonçant une dégradation sans précédent de la gouvernance des ressources naturelles, selon un communiqué de presse parvenu à MINES.CD.
Des actes de pillage et d’intimidation documentés
Le GTTM&H condamne fermement les exactions des groupes armés, notamment : le vol de 10 tonnes de minerais 3T; l’occupation illégale de sites de traitement minier, les tentatives de pillage de dépôts de minerais, ainsi que le scellage de sites miniers pour empêcher l’accès aux propriétaires.
Pour la société civile, ces actes illustrent la volonté des rebelles d’utiliser l’exploitation illégale des ressources naturelles pour financer leurs activités.
Une catastrophe économique et humanitaire en gestation
Le GTTM&H exprime ses vives inquiétudes face à l’avancée des rebelles vers les territoires de Walungu, Mwenga et Shabunda, riches en or et en étain. Il salue les mesures prises par l’ITSCI pour renforcer la sécurité et documenter les incidents dans la région.
Le groupe rappelle que la guerre dans l’Est de la RDC est une « économie de guerre » pour le Rwanda, alimentée par le sang des Congolais. Il appelle la communauté internationale à appliquer la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU et à sanctionner le Rwanda et ses dirigeants impliqués dans le pillage des ressources congolaises.
Des exigences pour stopper l’exploitation illégale
Le GTTM&H exige :
- Le retrait immédiat des rebelles des sites miniers occupés ;
- La levée des scellés imposés aux sites miniers
- La classification de tous les sites miniers du Sud-Kivu en zones rouges ;
- Un embargo international sur les minerais en provenance du Rwanda.
Par ailleurs, le GTTM&H demande la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC afin de juger les responsables rwandais et leurs supplétifs de l’AFC/M23-RDF pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes économiques commis à l’Est du pays.
Il appelle la communauté internationale à se mobiliser et à œuvrer pour la justice des victimes. Il réaffirme son engagement en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance des ressources naturelles en RDC.
Pierre Kabakila