Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi a lors de la 91ème réunion du conseil des ministres du gouvernement de la République, tenue vendredi 17 mars, évoqué l’impérieuse nécessité d’une revisitation de la convention de collaboration d’avril 2008 entre la RDC et le groupement d’entreprises chinoises.
Selon le compte-rendu de cette réunion intergouvernementale, lu sur les antennes de la télévision nationale par la ministre de la Culture et arts, Catherine Furaha, faisant suite aux conclusions de la mission d’évaluation de l’Inspection générale des Finances (IGF) sur l’exécution de ladite convention signée entre Kinshasa et le groupement d’entreprises chinoises constitué par « China airways coopération » et « Sinohydro », le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a rappelé que celles-ci font état, entre autres de cas de « non-respect des dispositions des contrats, de l’inexécution des engagements contractuels et de subjectivité dans certains actes posés par les parties ».
« Il a souligné le caractère inquiétant de cette situation déplorable, tant d’une part pour le développement du secteur minier qui constitue en ce jour la locomotive qui tire la croissance du pays, du fait de la diversité des minerais exploités qui répondent à une forte demande mondiale, mais dont les revalorisations commerciales lors des exportations n’intègrent pas une grande valeur ajoutée, et d’autre part, par la lenteur du dynamisme que devrait normalement connaitre le programme des infrastructures dont la RDC a grandement besoin pour l’éclosion de son potentiel tant humain qu’économique », a renchéri la ministre de la Culture et arts.
Face à cette situation qui met en péril les avantages de la RDC dans la susdite convention, Félix-Antoine Tshisekedi a évoqué « l’impérieuse nécessité d’une revisitation de cette convention dans le sens d’un rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la RDC dans l’exploitation de la SICOMINES SA ».
Par ailleurs, le Président de la République a demandé par conséquent à son cabinet de réunir toutes les parties prenantes, afin de préparer les éléments qui seront versés dans les discussions avec les partenaires chinois lors des travaux de la commission mixte qui auront lieu très prochainement.
Pour rappel, déjà en janvier dernier, Felix-Antoine Tshisekedi a critiqué cette même convention dite « contrat du siècle », affirmant que la RDC, plus grand producteur mondial d’un métal clé pour les batteries, n’a pas bénéficié de cette convention.
« Les Chinois, ils ont fait beaucoup d’argent et ont fait beaucoup de profit grâce à ce contrat », a déclaré le Chef de l’État congolais dans une interview accordée lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse. « Maintenant, notre besoin est simplement de rééquilibrer les choses de manière à ce que cela devienne gagnant-gagnant. », renchérissait-il.
Dans ses conclusions de l’étude menée sur le contrat sinocongolais dans le but d’en faire une évaluation sans complaisance, l’Inspection générale des finances a indiqué que les minerais extraits du sous-sol congolais « peuvent être estimés à plus de 10 milliards de dollars américains alors que les infrastructures construites par la chine pour la République démocratique du Congo ne dépassent pas les 800 millions de dollars américains », ainsi elle a appelé à la résiliation ou revisitation de ce contrat entre Kinshasa et Pékin.
Dans le cadre de ce même contrat, certaines entreprises créées par la Chine ont largement bénéficié de plusieurs facilités administratives dont des exonérations et des exemptions fiscales qui ont fait échapper au trésor public de la République démocratique de colossales sommes d’argent dans le cadre des différents paiements des impôts.
« Ce deal a été plus bénéfique aux chinois qu’aux congolais », affirmait l’Inspection générale des finances.